Un incubateur CEPP au Naca
Négoce agricole Centre-Atlantique a mis en place un incubateur de fiches actions CEPP. En un an, sept fiches ont vu le jour, et l'une d'elle a d'ores et déjà été validée.
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«Après le lancement des CEPP, on voyait trop peu de fiches sortir ; nous voulions contribuer à en créer, sinon la situation pour certaines filières allait être très compliquée », relate Nicolas Pugeaux, chargé de mission eau-environnement au Négoce agricole Centre-Atlantique. C'est ainsi qu'est né l'incubateur de fiches actions. Grâce à la réalisation de ces fiches, les distributeurs peuvent obtenir leur quota de CEPP, certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques, sous peine de pénalités, du moins à l'origine. Une obligation qui devrait évoluer : le projet d'ordonnance sur la séparation du conseil et de la vente, qui évoque aussi les CEPP, prévoit de les supprimer. Mais le dispositif reste : le renouvellement de l'agrément de vente serait lié aux moyens mis en oeuvre pour atteindre les objectifs CEPP. Comment ? Cela reste encore flou. « Pour le moment, nous n'avons pas prévu d'arrêter l'incubateur », commente Nicolas Pugeaux. Depuis un an, sept fiches actions ont été rédigées et soumises à la commission d'évaluation des fiches. Une fois validées, elles paraissent au Journal officiel.
"Brainstormer" ensemble
En pratique, l'incubateur fonctionne par sessions auxquelles sont conviés les négociants. « En 2018, nous avons fait trois réunions, en janvier, mars et décembre, explique Nicolas Pugeaux. Il y a entre 10 et 15 personnes, venant de toute la zone Naca. » Ensemble, ils réfléchissent aux thématiques qui pourraient faire l'objet de fiches, et à leur faisabilité. « La difficulté, c'est de pouvoir s'avancer sur un gain d'IFT (indice de fréquence de traitement) lié à la pratique. La recherche de références, c'est ce qui prend le plus de temps », analyse le chargé de mission. Les fiches soumises ont été rédigées par les entreprises, avec relecture par le Naca.
Pour le moment, une seule a été validée par la commission et est en attente de parution au JO. « La fiche validée porte sur l'accompagnement à l'OAD Movida, en vigne, explique Laurence Frouin, directrice marketing, services et communication au Groupe Isidore, en Aquitaine. Dans le cas d'un OAD, c'est le concepteur de l'outil qui dépose la fiche donnant le gain d'IFT. Nous avons déposé son accompagnement. » Si elle juge que les échanges avec la commission ont été rapides, c'est la parution au JO qui prend du temps. Une autre fiche devrait être validée pour AOC (accompagnement optimal à la confusion). « On s'est basés sur nos parcelles de référence, indique Laurence Frouin. Nous avons pu montrer que l'accompagnement est aussi important que le diffuseur. » Un travail conséquent, mais vu comme une opportunité. « Nous souhaitons que les CEPP soit un outil dans notre démarche d'amélioration continue », appuie Laurence Frouin. D'autres projets sont en réflexion, notamment sur les couverts végétaux et les espèces à faible IFT, comme le pois chiche.
Combler le manque de fiches
Chez Agricentre Dumas, négoce basé près de Limoges, quatre fiches ont été rédigées. Elles portent sur l'intégration de prairies temporaires, de méteil en dérobé avant maïs, de miscanthus, et sur le compostage des fumiers. Cette dernière a reçu un bon accueil, même si l'acquisition de références a été ardue. « Il y a des références techniques sur le miscanthus, par exemple, mais c'est plus compliqué de prouver que le compostage des fumiers, grâce à l'inhibition des graines d'adventices et la destruction des pathogènes, réduit l'IFT », illustre Clément Emery. Pour lui, l'incubateur permet « d'être ensemble, de se motiver ; c'est stimulant ». Quant à la septième fiche, il s'agit de l'outil d'accompagnement des viticulteurs Optimus, de Fortet-Dufaud. La prochaine réunion est prévue en avril.
Marion Coisne
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