EMC2 forme ses tuteurs d'alternants
Pour donner envie aux jeunes en alternance de s'investir dans l'entreprise une fois diplômés, EMC2 mise sur la formation de leurs tuteurs.
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EMC2 accueille chaque année une vingtaine d'étudiants en alternance, jusqu'à 27 en 2018, soit presque 4 % de son effectif. Une étape importante à la fois pour ces jeunes et pour la coopérative, car ils y sont pour une période d'un à trois ans dans le cadre d'un bac pro, BTS, licence pro ou bac +4, à 75 % sur des postes techniques. « La culture de l'alternance existe depuis des années chez EMC2 », explique Anne-Laure Dupuy, responsable de l'administration du personnel au service RH. « Nous recevons beaucoup plus de demandes pour les fonctions supports que pour celles de terrain, pour lesquelles nous devons diffuser des annonces afin de recruter suffisamment d'alternants. »
Pour la coopérative, l'alternance est un investissement. « Cela permet de nous constituer un vivier afin de pallier les difficultés de recrutement dans certaines de nos activités comme le machinisme. Mais il faut aussi leur donner envie de rester une fois diplômés, d'où la nécessité de bien les encadrer pendant leur formation. » Même si les salariés ont l'habitude d'avoir des jeunes dans leur équipe, pour leurs tuteurs, la mission n'est pas toujours simple, surtout quand c'est un premier tutorat.
Mise en situation
Pour les accompagner, la coopérative a lancé en janvier 2017 une formation de deux jours, reconduite en novembre dernier. Une dizaine de tuteurs ont participé à chaque session. « C'est le bon nombre pour être efficace. Nous avons donné la priorité à ceux qui avaient le moins d'expérience en termes de management ou qui étaient tuteurs pour la première fois. » EMC2 a fait appel à un organisme (BT Est) qui leur a proposé une formation clé en main. Après avoir rappelé le rôle d'un tuteur, le consultant propose aux participants des outils, tout d'abord concernant l'aspect psychologique : qui suis-je en tant que tuteur et quelles sont mes difficultés ? qui est mon stagiaire et quelles sont ses difficultés ? « C'est au tuteur de s'adapter à l'alternant et non l'inverse. »
Les différentes phases clés de la mission du tuteur sont ensuite passées en revue sous forme de jeux de rôle « apprenti/tuteurs » pour être proche des situations vécues et les améliorer par la pratique : être actif pendant l'entretien de recrutement, bien intégrer l'alternant au sein de l'équipe lors de son arrivée, transmettre les savoirs au quotidien, réaliser un point en milieu de parcours afin d'évaluer les objectifs attendus, recadrer si besoin...
S'adapter aux jeunes
« J'avais déjà managé des ingénieurs dans un poste précédent », raconte Sébastien Vanduren, chef de projet informatique qui a suivi la formation en janvier 2017. « Mais c'était la première fois que j'encadrais un étudiant. J'étais dérouté par le fait d'avoir un jeune, pas encore opérationnel. Je voulais qu'il soit efficace tout de suite. La formation m'a fait comprendre qu'il était là pour apprendre et pas seulement pour travailler. Les mises en situation ont permis de relever nos défauts et de les corriger. Depuis quelques mois, j'ai une nouvelle alternante. Le profil est différent. Et j'ai dû me réadapter car la méthode utilisée précédemment ne fonctionnait pas. Depuis la formation, je me remets en question en cas de situation difficile et je me fais aider par le service des ressources humaines si besoin. »
L'objectif d'EMC2 est de proposer cette formation tous les ans. « Faire une piqûre de rappel au bout de quelques années serait bien, notamment pour pouvoir discuter des situations vécues depuis la première formation », conclut Sébastien Vanduren.
Chantal Urvoy
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