La Maison François Cholat à l'assaut du bio
Après une embauche et la certification de silos, le négociant a passé des accords financiers et commerciaux avec les Moulins Marion, meunier et fabricant d'aliments bio.
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En 2016, une vingtaine d'agriculteurs clients de la Maison François Cholat ont été collectés en bio. Un début modeste, mais qui marque la volonté du négoce de Morestel, dans l'Isère, de s'attaquer au marché. Point d'orgue de son développement dans le bio, en juin dernier, une prise de participation dans Aliment Marion, l'activité alimentation animale bio des Moulins Marion, basé à Saint-Jean-sur-Veyle, dans l'Ain.
« Un sujet particulier »
« Le bio nous intéressait depuis longtemps, relate François Claude Cholat, président du directoire du négoce. Mais on ne connaissait pas le marché. C'est un sujet particulier. On s'est dit : il nous faut quelqu'un en bio. » Ce sera Mélanie Jouve, embauchée en 2013, aujourd'hui chargée de mission bio. « Mélanie a commencé par faire une étude pendant un an sur le sujet, explique François Claude Cholat. On a vu qu'il y avait un marché, et des gens qui avaient envie de travailler avec nous. » Restait un défi de taille à régler : les débouchés. La Maison François Cholat travaillait depuis longtemps avec les Moulins Marion, comprenant Aliment Marion et Moulin Marion (meunerie). Ce dernier produit 6 000 t de farine panifiable par an, en quasi-totalité bio. Chaque année, 12 000 t d'aliments 100 % bio sortent des ateliers d'Aliment Marion, qui proposent aussi des intrants et du conseil en bio. Le 15 juin, les deux entreprises ont signé un accord actant une prise de participation de la Maison François Cholat dans Aliment Marion de 50 % : 30 % effectifs à ce jour, et 20 % en 2018. « Nous sommes actionnaires de la production, mais pas distributeurs exclusifs. Les accords historiques perdurent », précise François Claude Cholat, qui indique qu'il n'y a pas de projet pour augmenter les parts. Côté meunerie, des accords commerciaux ont été passés. En résumé, le bio pour le négoce, ce sont les Moulins Marion. « Nous avions besoin d'avoir des approvisionnements en céréales solides sur les secteurs travaillés par la Maison François Cholat », note Maria Pelletier, PDG des Moulins Marion, également membre du conseil d'administration du Synabio et présidente de Générations futures.
2M€ pour investir en bio
« Le fait que la Maison François Cholat puisse collecter et stocker les céréales bio est aussi un atout pour nous, cela évite des situations transitoires », ajoute Julien-Boris Pelletier, directeur commercial et technique. Pour le négoce, débuter une collecte en bio n'a pas été de tout repos. « La traçabilité doit être irréprochable, cela demande un travail important, explique Mélanie Jouve. On n'a pas le droit à l'erreur. » Dix bennes, bien reconnaissables, ont été affectées au bio, et le silo de Bourgoin-Jallieu (Isère) est maintenant certifié bio, avec une capacité de 4 000 t. En 2016, « nous n'avons rien collecté en notre nom. Nous nous sommes occupés de la logistique en tant que prestataire pour le Moulin Marion », indique Christelle Butty, chargée de communication à la Maison François Cholat. Le négoce envisage d'accompagner à la conversion environ 50 agriculteurs par an. A échéance 2017-2020, 2 M€ d'investissement sont prévus dans le bio, pour une unité de réception, nettoyage, séchage et stockage sur le site de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) et une unité de réception à Chaleins (Ain), qui pourront être mises à disposition des autres acteurs de la région.
Marion Coisne
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