Une place de marché pour vendre des appros en ligne

Europe 1 l'appelle « le PriceMinister de l'agriculture », pour Le Point, elle est « La pépite de l'agriculture 2.0 » et pour l'Express, « L'Amazon des agriculteurs » : nombreux sont les médias, notamment au moment du Salon de l'agriculture, qui se sont penchés sur la start-up. Il faut dire qu'après deux ans d'existence, Agriconomie réalise 1 M€ de chiffre d'affaires mensuel et compte 28 collaborateurs.

1. UNE PLATE-FORME LOGISTIQUE

Sur Agriconomie.com, ces derniers peuvent trouver, « Tout pour votre exploitation en un clic », soit aussi bien des engrais, des semences, des pièces d'usure, des clôtures, des vêtements... Mais pas de produits phytosanitaires, du moins pour l'instant. En pratique, Agriconomie fonctionne à 60 % comme une place de marché (les partenaires facturent eux-mêmes, gèrent les stocks...) et à 40 % en achat-vente. Ces agents commerciaux 2.0 prélèvent une commission sur les ventes, de 1 % pour les commodités, à 15 % pour les produits de technologie et les pièces techniques. « La partie place de marché ne fait que monter, précise Clément Le Fournis, l'un des trois cofondateurs de l'entreprise. Et l'objectif est de tendre à 90 % en place de marché. La partie achat-vente nous permet d'avoir nos produits d'appel. »

S'agissant des fournisseurs, Agriconomie travaille avec 70 partenaires à travers la France, dont des coopératives et négoces, qui préfèrent rester discrets. Y a-t-il un intérêt pour la distribution agricole? « Les coopératives, négoces et concessionnaires peuvent profiter de nos moyens, de nos compétences, pour faire des ventes partout en France. Ce n'est pas forcément intéressant de développer son propre site d'e-commerce. Nous, c'est notre ADN », répond Clément Le Fournis. Avec trois forces clés : sa plate-forme en ligne, sa puissance en marketing et communication, et un algorithme maison pour optimiser la logistique.

2. UNE MULTITUDE DE RÉFÉRENCES

Agriconomie.com, c'est « l'un des six ou sept sites agricoles les plus visités », fait part Clément Le Fournis. Sur celui-ci, les agriculteurs peuvent trouver une multitude de références, touchant à tous les aspects de l'exploitation, avec des promotions. « On est à 360 ° sur l'exploitation, c'est une force, cela crée des synergies, indique le cofondateur. On draine les gens par les pièces, par exemple, et ils arrivent sur les autres gammes par la suite. » Sur les 12 M€ de CA annuel, un peu plus de 10 % sont faits avec les pièces détachées et le petit matériel (des bottes etc.) et le reste avec les intrants. Le paiement se fait sur le site à la commande, ou à la livraison. Agriconomie ne propose pas pour l'instant de produits phytosanitaires. « C'est un marché très réglementé, justifie Clément Le Fournis. Nous ouvrirons un jour mais nous voulons attendre d'avoir un peu plus de notoriété. »

Quant à la typologie des clients, « ils ont en moyenne 45 ans, c'est la tranche des décideurs. Les initiateurs sont peut-être les enfants, mais celui qui nous appelle a entre 45 et 55 ans », analyse le jeune entrepreneur. En outre, l'agriculteur qui a une question peut joindre des conseillers, y compris le week-end. « Nous avons des experts spécialisés par business unit, en engrais, semences, etc., avec des profils très techniques », appuie Clément Le Fournis.

3. UNE FORCE EN COMMUNICATION

Une offre riche, des conseillers, mais aussi une force de frappe en matière de communication et de marketing, avec des services novateurs, c'est ce qui fait le succès d'Agriconomie. « Notre objectif, c'est de pouvoir apporter le meilleur taux de service aux agriculteurs. Avec notre budget en communication, nous sommes capables de déployer une offre commerciale très rapidement. Et nous faisons de la R & D sur les services : nous allons proposer des mélanges sur mesure pour les Cipan, en fonction du contexte pédoclimatique, du mode de destruction. Ce sont des petites choses dont nos partenaires peuvent profiter. » Agriconomie propose aussi aux agriculteurs un service d'information sur le cours des engrais en temps réel, avec des alertes par SMS.

4. UNE LOGISTIQUE OPTIMISÉE

La start-up gagne sur les coûts de logistique. « Grâce au logiciel que nous avons développé, il est possible de baisser de 25 à 30 % le coût du transport. Les marges de nos partenaires en bénéficient », relate Clément Le Fournis qui précise : « Par exemple une coopérative peut gérer la logistique sur sa zone de chalandise et nous nous occupons du reste. » Sur le site, les offres sont mises à jour de façon régulière, avec même une connexion directe avec l'ERP (progiciel de gestion intégré) de certains partenaires pour gérer les stocks au plus près.

Marion Coisne