La Dauphinoise conforte sa filière bio
De l'amont à l'aval, le groupe Dauphinoise (Isère) poursuit le développement de sa filière bio, notamment en céréales destinées à l'alimentation humaine.
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«A la demande de quelques-uns de nos adhérents, nous nous sommes lancés dans la collecte de céréales bio à la fin des années 1990 », se souvient Raphaël Comte, directeur de réseau en charge du dossier grandes cultures bio à la Dauphinoise. Depuis, la filière bio s'est largement développée et structurée au sein du groupe. Elle compte désormais près de 200 adhérents, dont une centaine de céréaliers, une quinzaine de producteurs de semences et une cinquantaine d'éleveurs de poules pondeuses.
« Pour permettre à l'entreprise de conforter les producteurs en sécurisant leurs débouchés, nous travaillons depuis plusieurs années au développement de la bio : multiplication de semences autogames et hybrides, fourniture d'intrants, conseils et services spécialisés, collecte de céréales, production d'aliments du bétail et d'oeufs bio, explique Raphaël Comte. Depuis le rachat, il y a trois ans, des établissements Degut et Seguy spécialisés dans la filière oeuf, dont une partie en bio, nous travaillons réellement dans un esprit de filière, de l'amont à l'aval. »
Blé meunier et orge brassicole bio
Si une partie des céréales bio de la coopérative est destinée à la fabrication d'aliments pour les pondeuses de sa filière, une autre est aussi largement consacrée à l'alimentation humaine. « Notre objectif a toujours été de vendre pour produire. Nous guidons ainsi les emblavements de nos coopérateurs en fonction des marchés. Depuis peu, nous contractualisons ainsi une partie de nos productions en blé tendre meunier et en orge brassicole bio, deux marchés de niche qui ont le vent en poupe », explique Raphaël Comte. Sur les 6 500 t de grandes cultures bio collectées par la coopérative lors de la dernière campagne, 1 000 t l'ont été en blé tendre meunier, « avec une moyenne de 11,7 de protéines ». C'est aussi 100 ha d'orge bio brassicole qui ont été mis en culture cette année par une dizaine de céréaliers pour une production de 250 t, contre 50 t en 2014. « Ces chiffres font écho au développement de la filière brassicole en Rhône-Alpes, tirée par la malterie Malteurs Echos, basée en Ardèche, indique Raphaël Comte. Et la demande en orge bio des petites brasseries locales est en constante progression. » Dans ce contexte, 300 à 350 ha d'orge brassicole devraient être semés par les associés coopérateurs pour la campagne 2016.
Une plate-forme variétale spécifique
Conscients de ce marché porteur et de la nécessité de poursuivre dans cette voie, les responsables de la Dauphinoise ont mis en place une plate-forme variétale spécifiquement bio où sont testées différentes variétés de blé et d'orge. « Nous devons veiller au renouvellement variétal pour rester en adéquation avec la demande du marché. » L'année dernière, ce sont 22 variétés de blé qui ont été testées sur des microparcelles. « La principale contrainte qui pèse sur le blé bio, notamment lorsqu'il doit remplir des critères de meunerie est l'apport d'azote. Le choix d'un blé améliorant ou de force peut donc se montrer intéressant, d'où la nécessité de tester plusieurs variétés », indique le directeur de réseau. En sorgho, une dizaine de variétés a été testée cette année.
« Aujourd'hui, le marché des céréales bio destinées à l'alimentation humaine est un véritable critère de différenciation pour les producteurs. Il faut savoir surfer sur cette vague », commente Raphaël Comte. Dans ce sens, des essaisde soja bio et de sorgho bio pour la fabrication de malt sans gluten sont à l'étude.
Camille Penet
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