Val de Gascogne conforte sa filière meunerie
Val de Gascogne et sa filiale Gers Farine ont mis en place une filière meunerie qu'elles supervisent, des semences de blé tendre à l'installation des boulangers.
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La filière meunerie est à l'origine de la création des coopératives Gascoval et Terres de Gascogne regroupées depuis quelques mois au sein de Val de Gascogne. Depuis le début du XXe siècle, leurs moulins écrasent les blés tendres cultivés sur les coteaux du Gers. Dans les années soixante, elles se sont lancées dans la production de semences, un atout pour faire progresser la qualité des farines. « Dès que de nouvelles variétés de blé sont disponibles, nous les testons dans nos champs, puis dans notre laboratoire, pour voir si elles apportent un plus à la fabrication du pain, explique Patrick Desangles, directeur général adjoint de Val de Gascogne. Nous en sélectionnons une nouvelle tous les deux ou trois ans. »
Un nouveau silo de 10 M€
Dès la collecte, les blés sont classés selon leur taux en protéine dans différentes cellules. Val de Gascogne investit actuellement 10 M€ dans un nouveau silo de 30 000 m3, à Gimont (Gers), offrant vingt et une possibilités d'allotement, doté d'un système de ventilation automatique. Sur le site de son moulin de Sainte-Christie (Gers), dédié aux farines conventionnelles, il dispose d'un centre de travail du grain avec un système de ventilation des blés par le froid, pour un stockage sans insecticide. Un deuxième site de fabrication, à Grenade-sur-Garonne (Haute-Garonne), équipé de meules en pierre, est réservé aux fabrications bio.
Gers Farine transforme, chaque année, environ 47 000 t de blé en 38 000 t de farine. Une « vitesse de croisière » qui permet de sécuriser le débouché de 25 % des blés tendres collectés auprès des adhérents du groupe. Un tiers de la production est composé de blés améliorants et meuniers CRC (culture raisonnée contrôlée) tracés, sous contrat, destinés aux farines label rouge, « pain du terroir gersois » et à un industriel.
Soixante farines et mix
Gers Farine propose une vingtaine de références de farines conventionnelles, vendues sous ses propres marques Croustidor, Epi d'Oc, La Bleue, La Princess et La Carine. Elle vend 1 700 t de farine bio par an et près de 1 000 t de farine label rouge Le Petit Bonheur. Elle vient récemment d'investir 1 M€ dans un atelier de préparation de mix pour pains spéciaux. Une quarantaine de mélanges sont disponibles, alliant toutes sortes de graines, noix et autres fruits secs. Vendus sous la marque Croustillou, ils sont proposés aux boulangers de la région avec des fiches recettes.
Renforcer l'ancrage local
« Nous avons toujours voulu rester un moulin régional, tient à préciser Patrick Desangles. Notre clientèle se compose à 64 % de boulangers artisanaux installés dans le Sud-Ouest, à 16 % de boulangers industriels et à 15 % de boulangeries de grandes surfaces. Les 5 % restants concernent l'alimentation animale et l'exportation. Nous avons essayé de vendre davantage aux entreprises agroalimentaires, mais nous ne sommes pas compétitifs à cause des coûts de transport. Aujourd'hui, nous renforçons notre développement local avec les artisans boulangers-pâtissiers, qui sont notre coeur de métier. Selon les départements, notre part de marché est de 15 à 20 %. Nous sommes, en taille, le premier moulin du Sud-Ouest à actionnariat coopératif. »
Gers Farine approvisionne 600 boulangers, de Bordeaux à Perpignan, dont 300 sont sous contrat Croustidor. Un service marketing les accompagne dans la décoration de leur boutique, la communication, le lancement de nouvelles recettes, etc. Afin de maintenir sa clientèle, Val de Gascogne possède également une filiale immobilière, Aramis, spécialisée dans la cession et la reprise de boulangeries. Des aides financières et techniques à l'installation sont proposées pour les artisans repreneurs, en échange d'un contrat d'achat de farine. Une dizaine s'installe chaque année.
Florence Jacquemoud
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