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Limagrain ouvre les portes de son nouveau siège BBC

La limitation des zones en enrobé et les places de stationnement en stabilisé favorisent l'infiltration et l'écoulement de l'eau vers les fossés jusqu'au bassin d'orage.

Voyage au coeur de ce bâtiment basse consommation, modèle de régulation thermique, qui se veut aussi un espace lumineux à la fois paisible et convivial.

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Investi par les salariés depuis novembre dernier, le nouveau siège de Limagrain situé à Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme) a été conçu pour répondre aux normes BBC. Ainsi, la consommation en énergie primaire, pour le chauffage, le refroidissement, la production d'eau chaude, l'éclairage... doit être inférieure de 80 % à la consommation normale réglementaire. « Mais globalement, on va aller au-delà », estime Pierre Blondeau, directeur de l'environnement de travail, chez Limagrain.

Pas de clim' !

L'orientation et l'isolation confèrent une forte inertie au bâtiment. Aucun climatiseur n'a donc été installé. Le chauffage et le rafraîchissement sont assurés grâce à une pompe à chaleur air-eau et à un système de « poutre froide » dans les bureaux. « On a mis en place des systèmes informatiques (Gestion technique du bâtiment) qui mesurent et modulent la température de chaque espace », explique-t-il. Des dispositifs différenciés ont par ailleurs été installés en fonction de l'exposition : des brise-soleil pour les façades sud et ouest, des stores avec lamelles à orientation calculée à l'est... Dans chaque bureau, la température est pilotée par un thermostat d'ambiance, permettant une dérogation par l'opérateur de la température de consigne définie, de +/-2 °C. Après, en cas de fortes chaleurs par exemple, les collaborateurs sont invités à ouvrir les fenêtres le matin et à abaisser les stores l'après-midi. « Cela demande un temps d'adaptation lorsqu'on est habitué à "pousser" les climatiseurs ou les radiateurs », admet Pierre Blondeau.

Quant au patio intérieur, « l'atrium », il ne comporte ni système de chauffage ni de rafraîchissement. « La conception de cet espace garantit que la température ne descende pas en dessous de 12 °C, et qu'en cas de fortes chaleurs, elle soit toujours inférieure de 5 à 6 °C à celle de l'extérieur. » Les battants latéraux ou situés au plafond s'ouvrent et se ferment automatiquement (même s'il est possible de reprendre la main) en fonction de la température extérieure, mais aussi en fonction du moment de la journée.

Eau et lumière

« Que le bâtiment soit baigné par la lumière naturelle était un des objectifs majeurs du projet », enchaîne Pierre Blondeau. La toiture de l'atrium présente ainsi des versants vitrés « en dents de scie ». La clarté traverse alors le bâtiment jusqu'aux zones de circulation donnant sur les bureaux par de larges baies vitrées. Le complément de lumière est assuré par les lampadaires disposés sur chaque poste de travail. Fonctionnant par détection de présence, leur intensité lumineuse est néanmoins modulable. L'éclairage au plafond est circonscrit aux couloirs et à quelques salles de réunion. Au-delà des normes BBC, la toiture (dont une partie est végétalisée) a été aménagée pour permettre une récolte de l'eau destinée à l'arrosage de l'atrium. « A l'extérieur, nous utilisons encore l'eau du réseau, mais dans deux ans, lorsque les végétaux se seront bien adaptés, ils pourront profiter de l'humidité du sol grâce à la nappe phréatique qui n'est qu'à 1,60 m de profondeur. »

Des espaces d'échange

Enfin, une réflexion a été menée autour du bien-être, en lien d'ailleurs avec la création du poste de directeur de l'environnement de travail. « Ce terme regroupe ce qu'on appelait les services généraux, mais avec une connotation plus sociale, davantage axée sur le bien-être au travail », fait savoir l'intéressé. Ainsi, le bâtiment compte neuf espaces de pause (sur chacune des trois ailes et à chaque étage). Un écran de télévision y diffuse de l'actualité issue du quotidien La Montagne,ainsi que de l'information propre à la vie du bâtiment. Le café y est livré tous les matins, excepté le jeudi. Car ce jour-là, il est servi dans l'atrium, doté d'un espace de convivialité central agrémenté d'un bar, de tables, de chaises, de revues, afin que le personnel des différentes entités puisse se rencontrer. « Une fois par mois, on dynamise encore plus ce moment-là avec des animations. » C'est ainsi que les collaborateurs ont pu, par exemple, découvrir les produits Jacquet ou ont été invités, juste avant la période estivale, à faire contrôler leur véhicule gratuitement.

En parcourant le bâtiment, nul ne peut se douter que trois cent cinquante personnes y travaillent. Le choix des matériaux (double vitrage, moquettes...) n'y sont pas pour rien. « Le personnel et les visiteurs sont très surpris du côté paisible du bâtiment, c'est d'ailleurs l'adjectif qui le qualifie le mieux. » Une quiétude que les 1 400 participants au semi-marathon des coopératives, organisé prochainement par Limagrain, et dont le départ et l'arrivée sont fixés au niveau de ce nouveau bâtiment, se feront une joie de troubler !

Renaud Fourreaux

En façade est, outre des stores à l'intérieur, des lamelles dont l'orientation est calculée et non amovibles, ont été installées.

Le jeudi matin, le café n'est servi que dans l'atrium, afin de créer des moments d'échange.

Présentant un profil en dents de scie, la toiture de l'atrium comporte des versants vitrés qui laissent entrer la lumière à l'est.

V. BOUCHET/LIMAGRAIN

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