Valfrance communique sur sa performance « nourricière »

« Lorsque nous avons calculé comme de nombreuses autres entreprises, nos émissions de gaz à effet de serre, nous nous sommes dit que cet indicateur seul ne voulait pas dire grand-chose et qu'il fallait trouver un moyen de mesurer en parallèle, les contributions positives de la coopérative, vis-à-vis de la société », explique Philippe Boeda, responsable développement de Valfrance. C'est cette réflexion qui a conduit la coopérative de l'Oise, à s'intéresser au calcul de sa performance nourricière, tel que le propose le Cereopa, le Centre d'étude et de recherche sur l'économie et l'organisation des productions animales, au travers de son outil PerfAlim (1). PerfAlim est l'un des volets du modèle PerfAgro P3, créé par le Cereopa, dans le cadre du programme Grignon Energie positive qui associe de nombreux partenaires dont Coop de France, InVivo ou l'Ademe. Il mesure la performance nourricière d'un territoire ou d'une exploitation, c'est-à-dire le nombre de personnes qu'elle peut potentiellement nourrir, pendant un an.

Calories ou protéines

Pour les productions végétales, ce calcul repose soit sur la teneur en énergie de la production, soit sur sa teneur en protéines. Pour chaque culture, c'est la valeur la plus favorable qui est retenue. Le contenu d'une tonne de blé tendre par exemple, permet de fournir les besoins annuels en calories de trois personnes, et en protéines, de quatre personnes. On dira donc qu'elle affiche une performance nourricière de quatre personnes, sur la base de son contenu en protéines. On peut ensuite renouveler l'opération pour toutes les productions. « Nous avons ainsi calculé que la collecte de Valfrance permettait de nourrir une année durant, 2,8 millions de personnes, en équivalent de leurs besoins en protéines, c'est un bilan très positif », indique Philippe Boeda.

A l'échelle des exploitations agricoles

« Le calcul de la performance nourricière est une approche très intéressante pour communiquer, qui mérite aussi d'être utilisée par les agriculteurs, à l'échelle de leur exploitation, souligne Christophe Grison, tout nouveau président de la coopérative. Nous ne sommes qu'au tout début de son utilisation, mais nous allons inciter nos adhérents à faire ce calcul. »

Produire a un sens

Valfrance a, par exemple, calculé, lors de la présentation de la ferme dans le cadre de la journée Fermecophyto 2013, que l'exploitation d'Arnaud Billet, agriculteur à La Croix-en-Brie, en Seine-et-Marne, avait une performance nourricière de 7 038 personnes. Ce qui signifie qu'elle permet de nourrir tout au long d'une année, 7 038 personnes pour l'équivalent de leurs besoins énergétiques. Cette ferme de grandes cultures de 260 ha, produit en moyenne 6,936 millions de calories par an.

« Le calcul de la performance nourricière a l'avantage de montrer que le fait de produire a un sens, ajoute Philippe Boeda. Les indicateurs environnementaux ne doivent pas handicaper nos objectifs de production et de qualité pour répondre aux besoins alimentaires des hommes. » Valfrance est d'autant plus intéressée de communiquer sur sa performance alimentaire que la coopérative est très engagée dans l'alimentation humaine. Par son implantation géographique entre deux grands bassins de consommation, la région parisienne et le nord de l'Europe, elle est tournée de longue date vers la meunerie, la malterie et l'amidonnerie. Mais elle s'intéresse aussi à l'énergie qui constitue, et depuis toujours, un besoin essentiel des hommes. Partenaire des filières diester et bioéthanol, elle développe une activité granulés de bois.

Blandine Cailliez

(1) PerfAlim est un outil disponible sur le site web du Cereopa. Une nouvelle version est prévue pour l'automne.