VU A L' ÉTRANGER FrieslandCampina affine son image durable
Aux Pays-Bas, la coopérative laitière internationale base sa stratégie de croissance sur le développement durable et trace sa « Route 2020 ».
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Afin de faire face aux critiques relatives à la consommation et la production de lait, la principale coopérative laitière européenne affine son image. FrieslandCampina, coopérative d'origine néerlandaise, a adopté en 2011, un projet stratégique d'envergure « Route 2020 ». Il s'agit de l'adoption d'une politique de développement durable au niveau des exploitations agricoles, des unités de transformation et des consommateurs.
Rémunérer le pâturage extérieur
« Nous nous préparons à la disparition des quotas laitiers, explique Jan Willem Straatsma, chargé du développement durable. Nous allons pouvoir répondre à la demande mondiale croissante du point de vue quantitatif et qualitatif. » L'exigence de produits durables n'est pas vécue comme une contrainte, mais une opportunité pour créer de la valeur ajoutée. La mesure la plus emblématique et qui porte déjà ses fruits est celle du « pâturage extérieur ». La coopérative rémunère depuis 2012, les éleveurs qui sortent leurs animaux 120 jours par an, 6 h/j, à hauteur de 0,50 €/100 kg de lait. Le lait de ces fermes est labellisé et collecté distinctement. « Le consommateur est mis face à ses responsabilités, à lui de choisir. S'il veut un produit durable, il faut qu'il y contribue », affirme-t-il. 75 % des associés coopérateurs ont adhéré à cette mesure, soit un budget 2012 de 45 M€. Mais puisque les vaches ne mangent pas que de l'herbe, la coopérative vient d'intégrer dans son cahier des charges une obligation supplémentaire : l'utilisation exclusive de soja certifié durable, dès 2015. Pour cela, elle a travaillé avec le WWF et Solidaridad, au sein d'une table ronde internationale (Round Table for Responsible Soy), afin de définir ce qu'est un soja durable : usage limité de pesticides et d'herbicides, prix équitable... L'usage de matières premières durables n'est pas qu'une exigence pour les agriculteurs, mais aussi pour les unités de transformation. L'huile de palme et le cacao devront répondre aux mêmes règles. Notons, toutefois, que rien n'est prévu pour le maïs.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 %
Globalement, la coopérative s'est fixée à l'horizon 2020, de réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport à 2011. Elle a déjà réduit le poids de l'emballage d'un certain nombre de ses produits et son service de recherche et développement travaille notamment à un emballage à base d'herbe. Faute de pouvoir réduire sa consommation d'énergie, compte tenu du développement de l'entreprise, elle privilégie les énergies renouvelables et par là même le revenu de ses adhérents. En effet, en 2012, 40 % de l'électricité utilisée par ses usines européennes, provenait des éoliennes et des unités de méthanisation des associés coopérateurs. « Une façon supplémentaire d'impliquer nos adhérents à cette stratégie et de renforcer notre réciprocité », insiste Jan Willem Straatsma. Le but est d'atteindre les 100 % en 2020.
Des prix et un titre de « fournisseur préféré »
« Nous croyons à l'entreprenariat durable "from grass to glass" (de l'herbe au verre) », récapitule Ria van der Peet, chargé de communication. Le service de communication mise sur une communication indirecte, par exemple, les journées portes ouvertes. Les associés ouvrent les portes de leurs étables et de leurs prairies pour accueillir les visiteurs curieux d'en savoir plus sur l'origine des produits laitiers et pique-niquer à la ferme. La coopérative fournit des produits, du matériel didactique et incite les visiteurs à rejoindre en vélo les fermes. « Le développement durable, ce n'est pas que produire dans le respect de l'environnement, c'est aussi consommer responsable et prendre soin de sa santé », affirme Jan Willem Straatsma. Raison pour laquelle, les taux de sucre et de sel sont également réduits progressivement dans les fromages, les desserts lactés et les boissons. Pour contrer les arguments des diététiciens opposés aux produits laitiers, FrieslandCampina réplique, par la voix de professionnels de la santé, sur les minéraux et les vitamines contenus dans le lait. Les récompenses extérieures déjà reçues (1) pour cette politique de développement durable lui ont permis de décrocher le titre de « fournisseur préféré » d'Unilever. Une bonne récompense pour les efforts déjà fournis, mais la coopérative ne compte pas s'arrêter là, elle poursuit sa Route 2020.
Nadia Savin
(1) Task Force Sustainable Palm Oil Award en 2012 et Corporate Social Responsibility Award, en 2013.
Jan Willem Straatsma, chargé du développement durable. « Nous allons répondre à la demande mondiale en quantité et en qualité. » N. SAVIN
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