Investir dans la biodiversité
La coopérative de Boisseaux a mis la biodiversité au coeur de sa stratégie depuis deux ans. Peu à peu, les agriculteurs y sont sensibilisés volontairement.
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«Face à l'attente sociétale, nous avons essayé de mettre en place des éléments pour favoriser la biodiversité. Nous avançons sans connaître le résultat définitif », avoue Xavier Thirouin, directeur de la coopérative de Boisseaux, au nord du Loiret. Si le point final de l'opération n'est pas connu, les objectifs sont clairs : apporter des éléments cartographiques pour la mise en place de trames vertes, sensibiliser les agriculteurs à la préservation de la biodiversité et anticiper la réglementation. « Et si l'on peut valoriser cette démarche au sein de nos contrats avec nos clients, c'est encore mieux », souligne Xavier Thirouin.
Déjà impliquée dans des actions de développement durable, comme le ramassage des déchets sur le bord des routes et la réalisation de son bilan carbone, la petite coopérative beauceronne de cent vingt adhérents a fait appel à l'association Hommes et territoires. « On ne savait pas comment faire et par quoi commencer », ajoute le directeur. Finalement, après deux jours de formation en 2010, la trajectoire est tracée.
1. PISTER LES ÉLÉMENTS FAVORABLES
« La première étape a été de faire l'inventaire des éléments favorables à la biodiversité sur une dizaine de communes, soit environ 15 000 ha, comme l'indique Xavier Thirouin. Des surfaces d'éléments topographiques se mettaient en place à l'échelle des exploitations, mais sans cohérence sur le territoire. Nous souhaitions une vue globale. » Une méthodologie a été mise en place pour délimiter le territoire et définir les éléments pris en compte.
Les communes, les chasseurs, les randonneurs et les agriculteurs ont été mobilisés pour recueillir un maximum d'informations. Au final, une dizaine de cartes recense les éléments par typologie et par densité. Ces informations sont accessibles à tous les acteurs du territoire, et pas seulement la coopérative.
2. A L'ÉCHELLE DE L'EXPLOITATION
Après avoir recensé les éléments sur plusieurs communes, l'association Hommes et territoires s'est focalisée sur six exploitations, qui comportaient des niveaux très différents de biodiversité. L'objectif était de faire un état des lieux de ce qui existait et de voir comment l'améliorer.
Un diagnostic et des comptages ont été effectués. Aujourd'hui, chacun met en place les moyens de préserver la biodiversité comme il le souhaite : bandes enherbées, haies, nichoirs, points d'eau... Peu à peu, les comportements des agriculteurs évoluent.
3. UNE PHASE DE COMMUNICATION
En 2013, le projet a entamé sa phase de communication. D'abord vers l'extérieur. La coopérative et l'association sensibilisent les écoliers, les néoruraux, les communes... avec des témoignages d'agriculteurs, des journées portes ouvertes et d'autres actions. Mais également en interne. Deux fois par mois, la biodiversité est à l'ordre du jour de la réunion hebdomadaire. En cinq minutes et de façon ludique, Xavier Thirouin présente un oiseau, une herbe ou un insecte et insiste sur ses atouts en terme de biodiversité. Préparés par Hommes et territoires, ces flashs sont appréciés des adhérents. « Il est rare que les agriculteurs partent avant la fin de la réunion. C'est un support de discussion, qui impulse une dynamique entre les agriculteurs », conclut le directeur.
Aude Richard
Des actions de biodiversité sont mises en place. Ici, chez Jacques Mercier, une des six exploitations suivies, bandes enherbées et haies se côtoient. Des nichoirs à insectes peuvent être aperçus. A. RICHARD
A. RICHARD
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