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Carré aide les agriculteurs à réduire leurs prix de revient

« Il est important d’échanger et de communiquer avec d’autres, pour construire ensemble les solutions de demain », note Philippe Leclercq.

En créant un groupe Carré Performance expert céréales, le négociant a voulu aider les céréaliers à connaître leur coût de production pour identifier les pistes d’amélioration et mieux vendre leur récolte.

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«Rares sont les agriculteurs qui arbitrent leurs ventes de blé ou d’orge à prix ferme, en fonction du coût de production à la tonne de leur récolte, constate Philippe Leclercq, directeur développement du Groupe Carré. Nous avions envie de les aider à faire ce calcul et nous avons pour cela créé un groupe Carré Performance expert céréales. » Avant de lancer ce groupe en septembre 2017, il a travaillé avec un étudiant en mémoire de fin d’études afin de déterminer la façon la plus efficace de calculer le prix de revient des céréales. Ils sont partis sur un calcul à la parcelle.

Un calcul confidentiel

« Cinquante agriculteurs intéressés par la démarche nous ont rejoints. La règle du jeu était claire : ils acceptent de confier leurs chiffres, mais toutes les analyses sont présentées de façon anonyme. » La première année, les données économiques de 60 parcelles ont été décortiquées. Les agriculteurs ont participé à trois réunions. « Pour les intrants, nous sommes partis sur les valeurs réelles, détaille le directeur développement. Concernant les charges de structure, nous avons retenu pour le poste mécanisation-carburant le coût de passage du barème d’entraide. Il existe de très grandes disparités entre exploitations, il fallait gommer les effets investissements récents ou anciens, location-achat, matériel plus puissant rendu nécessaire par la présence d’autres cultures que le blé ou l’orge… »

Le groupe a retenu une rémunération pour l’agriculteur de 200 €/ha, qui peut intégrer des coûts divers ou amortissements de confort liés à chaque exploitation. « Notre objectif était d’arriver à un coût de production cohérent pour les céréales qui soit bâti de la même façon pour toutes les parcelles analysées, ajoute Philippe Leclercq. Les agriculteurs peuvent ainsi comparer leur prix de revient avec celui des autres agriculteurs. »

Un coût de production de 96 à 160 €/t

Selon les parcelles, le coût de production du blé prime Pac intégrée s’est échelonné entre 96 et 160 €/t, avec une moyenne entre 125 et 130 €/t. « Le premier enseignement pour les agriculteurs a été de connaître le prix à partir duquel ils tirent un bénéfice de la vente de leur blé, note Philippe Leclercq. Mais le calcul leur a surtout permis d’identifier des leviers pour réduire leur propre coût de production. Le tout premier reste le rendement. Force est de constater qu’il n’est pas encore à l’optimum. Dans une région comme la nôtre, où les agriculteurs ont accès à des cultures diversifiées, il faut par exemple éviter le blé sur blé, car le rendement est pratiquement toujours pénalisé. La deuxième piste est celle de la maîtrise des intrants. Le poste désherbage est très important, comme celui des apports d’azote. »

Il constate aussi que dans les parcelles les moins bien placées, des marges de manœuvre existent, et que le recours à des OAD présente de vrais intérêts sur le plan économique. « Ce travail conduit avec 50 agriculteurs a aussi servi à nos autres clients, ajoute Philippe Leclercq. Nous n’avons pas hésité à présenter ces résultats au cours de chacune de nos réunions. Ils permettent à chacun de réfléchir à ses propres coûts de production. » Fort du succès de la première campagne, l’opération a été reconduite cette année, avec un objectif d’un peu plus 100 parcelles.

Blandine Cailliez

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