Fermes de Figeac version SAS
La transformation de la coopérative en SAS permet à Fermes de Figeac d’ouvrir sa gouvernance et d’être plus présente sur le territoire.
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«Nous avons voulu faire de Fermes de Figeac une coopérative augmentée, qui garde une place majoritaire aux agriculteurs, mais qui s’ouvre aussi aux parties prenantes extérieures et aux salariés, confie Guillaume Dhérissard, son directeur depuis janvier 2021. Pour cela, nous avons customisé l’outil SAS (société par actions simplifiées) de l’économie sociale et solidaire, tout en en gardant l’esprit. Par exemple, le plus haut salaire ne peut pas dépasser sept fois le plus bas. Mais nous avons aussi rédigé des statuts qui préservent le principe « un homme, une voix » et qui ne prévoient pas de distribution de dividendes. C’est un outil innovant qui s’apparente un peu à un ovni ! Nous sommes les premiers à le tester en France. »
Le nouveau conseil d’administration regroupe au maximum 24 personnes. Quinze agriculteurs, représentant les 694 adhérents de la coop, sont administrateurs. À leurs côtés, deux salariés siègent au nom de leurs collègues actionnaires, qui sont pour le moment une vingtaine, soit environ 10 % de l’effectif de Fermes de Figeac et de ses filiales. Sont également présents deux membres du CSE, qui représentent l’ensemble des salariés, mais qui n’ont pas de droit de vote. Enfin, cinq entreprises (1), les parties prenantes, sont entrées au tour de table. La règle de base est que les agriculteurs compteront toujours n + 1 administrateurs, afin de garder la main sur les prises de décisions.
Des partenaires engagés
Le coût de l’action a été fixé à 8 €, afin que tout le monde puisse participer. « Nous ne cherchons pas de capital mais des partenaires engagés, afin d’avoir une gouvernance étoffée, précise le directeur. Au démarrage, les parties prenantes sont des structures proches de la coop. Par la suite, nous pourrions être rejoints sur certains projets par d’autres entrepreneurs locaux ou des associations, par exemple pour la défense de l’environnement. » Le recrutement se fait tout au long de l’année, au fil de l’eau, mais les candidatures doivent être validées en assemblée générale. La première a eu lieu en visioconférence en 2021 et a reconduit Pierre Lafragette à la présidence de la coop. Des réunions d’information en présentiel ont démarré en octobre, notamment pour les salariés.
Une première en France
Outre une véritable volonté politique d’ouverture, la création de la SAS de l’économie sociale et solidaire permet aussi de répondre à une obligation légale. Une Sica est en effet obligée de réaliser au moins 50 % de son volume d’activité avec ses sociétaires. Or, avec le développement et la diversification de ses activités, Fermes de Figeac dépassait largement ce seuil. La SAS résout ce problème. Autre garantie forte : la SAS doit constituer des réserves, gages de maintien des ressources affectées aux objectifs de développement de Fermes de Figeac.
« Le concept que nous essayons de mettre en place est un mix entre une scop et une coop, que nous baptisons “coopérative agricole et de territoire”, et qui va nous permettre de continuer à nous engager sur des projets liés aux énergies renouvelables, à l’alimentation locale ou à la protection de l’environnement », ajoute Guillaume Dhérissard. Fermes de Figeac mène actuellement quatre projets d’unités de méthanisation en petit collectif, une nouvelle opération groupée de création de centrales photovoltaïques pour l’autoconsommation et accompagne des microfilières offrant de nouvelles opportunités aux agriculteurs, comme celle de production d’huile de bourrache.
Florence Jacquemoud
(1) Lafargue SAS, Cuma Lot Environnement, SAS SAES (Ségala agriculture et énergie solaire), Cap Agri Quercy Services, Les Jardins de Figeac.
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