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EMC2 développe le circuit court en élevage

« Le Marvillois n’a pas vocation à remplacer nos circuits traditionnels mais plutôt à redonner de la fierté à nos éleveurs avec un débouché local et leur offrir une meilleure visibilité sur les prix de vente », souligne Arnaud Le Grom de Maret, DG du groupe EMC2.

En rachetant la boucherie-charcuterie Le Marvillois, EMC2 maîtrise maintenant toute la filière du producteur au consommateur et va dupliquer ce modèle basé sur le circuit court.

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«Nous avions une filière élevage (EMC2 élevage) et un abattoir à Verdun (Sabest), explique Arnaud Le Grom de Maret, directeur général du groupe EMC2. Il nous manquait le dernier maillon de la chaîne (la transformation) notamment pour répondre à la demande des collectivités souhaitant de la viande produite localement pour leurs cantines. »

Ce savoir-faire, la coopérative est allée le chercher chez Le Marvillois à Montmédy, dans le nord de la Meuse. « C’est une marque de salaison distribuée en grande surface, devenue ensuite une boucherie-charcuterie basée sur le circuit court. » Parallèlement à la clientèle de la boucherie et la GMS à qui il fournit également de la viande en barquette, Le Marvillois approvisionne des collectivités, notamment les établissements scolaires meusiens. En 2021 lors du rachat, il comptait 17 salariés (21 aujourd’hui) pour un chiffre d’affaires de 3 M€. « Cette acquisition nous permet en plus d’avoir un premier lien direct avec les consommateurs et la GMS pour valoriser les produits et les efforts réalisés par nos éleveurs. »

Valoriser les producteurs

Les animaux produits par cinq éleveurs (bovin, ovin, porcin) situés dans un rayon de 30 km sont abattus dans les abattoirs les plus proches de Montmédy puis transformés par Le Marvillois. « Notre objectif était de dupliquer ce modèle sur l’ensemble du territoire d’EMC2, soit un à deux sites par département en Meuse, Haute-Marne, Ardennes et Moselle, pour répondre à la demande des collectivités locales et à la clientèle de proximité. » EMC2 collecte environ 100 000 animaux par an. Seuls 80 à 100 seront transformés sur chaque site. « Cela n’a pas vocation à remplacer nos circuits traditionnels, mais plutôt à redonner de la fierté à nos éleveurs avec un débouché local et leur offrir une meilleure visibilité sur les prix de vente. »

Premier projet en cours de construction pour une ouverture début 2023 : Douzy, dans les Ardennes, sur une nouvelle zone commerciale. C’était un projet conçu par Bertrand Monteil, ancien patron du Marvillois devenu directeur de la nouvelle filiale d’EMC2. Le site de Douzy incorpora un rayon « Auprès des producteurs », marque créée par EMC2 pour commercialiser les produits frais des producteurs locaux. « Pour l’approvisionnement, notre filiale EMC2 élevage sera un atout afin de sélectionner des éleveurs qui pourront répondre au cahier des charges du Marvillois. » Autre projet : Bousse, en Moselle, où un terrain est déjà acheté. Un projet verra également le jour à Verdun, près de l’abattoir d’EMC2. « Nous sommes en réflexion quant à son dimensionnement. » Pour faire face à la difficulté de recruter des bouchers, EMC2 forme déjà des jeunes en apprentissage à Montmédy.

Des synergies inespérées

« Entrer en relations commerciales avec la GMS avec les produits haut de gamme Le Marvillois nous permet également d’identifier les bons interlocuteurs pour proposer les animaux d’EMC2 Élevage pour le rayon traditionnel, constate Arnaud Le Grom de Maret. Le projet Le Marvillois, qui a été lancé afin de répondre à la demande des collectivités locales, a aujourd’hui un intérêt pour tout le groupe EMC2. »

La coopérative va également développer des services pour ses adhérents éleveurs qui vendent à la ferme. Ceux-ci ont en effet besoin d’un abattoir et d’un atelier de découpe. « Ils font parfois des kilomètres pour trouver des prestataires de qualité. Nous allons leur proposer le service de ramassage d’EMC2 élevage et de découpage et mise en barquette du Marvillois », précise Arnaud Le Grom de Maret.

Chantal Urvoy

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