Centre - Val de Loire Toujours plus de diversité
Nouvelles filières, développement du stockage sans insecticide et du bio, production d’énergie… Les systèmes céréaliers évoluent peu à peu vers plus de valeur. Coops et négoces accompagnent ces changements.
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En 2019, les coopératives et les négoces accentuent leur stratégie ou créent de nouvelles filières. Le bio décolle. La Caproga, coopérative de l’ouest du Loiret (600 000 t collectées), convertit un deuxième silo de 4 500 t, avec une quinzaine de cellules. L’installation d’un séchoir est à l’étude. « Pour l’instant, nous collectons entre 2 000 et 3 000 t de céréales bio. Comme la croissance est forte, nos équipements doivent suivre », souligne Sébastien Marty, directeur de la Caproga. Même démarche à la Scael, coopérative d’Eure-et-Loir, où la récolte bio a atteint pour la première année de collecte 2 500 t. Un nouveau silo de 5 000 t va être dédié aux grains bio en 2020.
Du bio et des blés CRC
La coopérative de Boisseaux, au nord du Loiret (120 adhérents, 60 000 t collectées), s’engouffre dans les blés CRC. Depuis quelques années, une trentaine d’agriculteurs produisaient ce type de blé. Pour la récolte 2020, ils seront plus de 80, soit plus de 75 % des surfaces de blé. « Toutes les parcelles ne sont pas éligibles et certains agriculteurs ne souhaitent pas y aller. Nous sommes quasiment au maximum de notre production en CRC », indique son directeur, Xavier Thirouin. Sur l’unique site de la coop, un nouveau silo de 5 000 t est en train d’être construit pour réceptionner les blés sans insecticide de stockage. La capacité de collecte s’élèvera ainsi à 30 000 t.
L’énergie est également une voie de diversification. Les céréaliers s’attaquent à la méthanisation. Après l’inauguration de l’unité de la coopérative de Pithiviers fin 2018, à Escrennes, c’est au tour de la coopérative Bonneval Beauce et Perche (Eure-et-Loir) de se lancer dans un projet de méthanisation.
Les circuits courts « sur le champ ! »
À la Scael, le nouveau binôme, Jean-Sébastien Loyer, directeur, et Éric Brault, président, va encore plus loin dans la diversification (lire encadré). Elle accompagne également les producteurs en circuits courts avec le développement de la plateforme logistique « Sur le champ ! », montée en partenariat avec la chambre d’agriculture. Enfin, le projet Olis, un écoquartier construit sur un ancien site de stockage, est en pleine réflexion. La Scael exploitera le site aux côtés de deux start-up, UpCycle et AMP (Aquaponic Management Project), dont elle s’est rapprochée. Les travaux de destruction continueront en 2020.
En ce qui concerne l’approvisionnement, Phyto-Service continue son développement, avec l’ouverture cet automne d’un vingtième magasin à Épernay (Marne).
Axéréal, leader mondial du malt
Après la fusion d’Interface céréales et Cap Seine fin 2018, la Scael s’est rapprochée de Sénalia, pour optimiser la logistique au départ du port de Rouen. La fusion de leurs deux laboratoires a donné naissance, au printemps, à Olcéa.
De son côté, Axéréal s’est séparée des laboratoires Galys, pour les céder à Eurofins, début juillet. Le géant coopératif a également ajusté les contours de ses filiales. En déficit depuis plusieurs années, Axiane meunerie a fermé deux moulins (Chartres et Saint-Maurice-sous-les-Côtes). La filiale vise un retour à la rentabilité dans cinq ans. La filière malt, elle, est plutôt au beau fixe. Axéréal a acheté l’intégralité des activités malt de Cargill (16 malteries, 1,7 Mt) via sa filiale Boortmalt, et devient ainsi « le leader dans la production de malt », avec 3 Mt de malt produites, à partir de 27 malteries.
Aude Richard
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