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La nouvelle vague de dirigeants Disposer d’un réseau

« J’ai construit mon équipe progressivement, sans heurts, précise Maximilien Carré, il était important d’aller tous dans la même direction et de suivre le même rythme. »

À la tête du premier négoce indépendant en céréales, Maximilien Carré s’attache à dialoguer avec ses équipes et un solide réseau de professionnels de tous horizons.

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«Grâce à mon stage en Grande-Bretagne, j’ai su que le commerce autour des grains et de l’agriculture, ça m’intéressait vraiment, explique Maximilien Carré, 32 ans, à qui son père Frédéric a laissé les rênes du négoce familial début 2021. Ma première vraie expérience professionnelle chez Louis Dreyfus Company m’a apporté les compétences et la légitimité pour travailler dans les métiers des céréales, avec la maîtrise de la gymnastique logistique, la réactivité qu’il faut avoir, la rigueur et le respect des process, la notion de prise de risque, l’humilité qu’il faut savoir garder et les clés pour conseiller les clients, poursuit le jeune dirigeant. Il s’agit d’éléments de métier ; les véritables clés pour assurer la direction de l’entreprise, c’est surtout à mon père que je les dois. Chez nous, il parlait beaucoup de l’entreprise, des hommes surtout. Et lorsqu’il m’a confié la direction, nous avons beaucoup échangé et la transition a été progressive et fluide. »

Pour Maximilien Carré, la fonction de directeur général ne s’exerce pas seul, bien au contraire. Pour réfléchir au cap qu’il va donner à l’entreprise ou avant de prendre une décision, il s’assure d’être à l’écoute et surtout de dialoguer avec ses équipes. Il discute aussi avec d’autres négociants ou avec des dirigeants d’horizons complètement différents. « Les échanges avec les autres m’apportent énormément. De mes études par exemple, il me reste surtout un réseau d’amis avec qui j’échange beaucoup. C’est très important. Beaucoup sont dans des cabinets de conseil en stratégie, banques d’affaires ou dirigeants d’entreprises… » Il fait aussi partie d’Oxygène, un club informel de vingt jeunes dirigeants autour de Lille, qui se réunissent une fois par mois, avec un intervenant extérieur. « C’est hyperintéressant, souligne le DG. J’écoute avec beaucoup de respect d’autres professionnels de notre métier comme Olivier Bidaut, d’Asel, Sylvain Lepicard, de Lepicard Agriculture, Johann Loobuyck, d’Actura, ou d’autres confrères. Je partage aussi mes réflexions avec ma sœur, Mathilde, qui, à terme, dirigera l’entreprise avec moi. Enfin, en ce qui concerne le fonctionnement du négoce tout au long de l’année, les décisions se prennent en comité exécutif. »

Construire son équipe

Pour mener à bien la direction du négoce, « j’ai construit mon équipe, ajoute Maximilien Carré. Ça s’est fait progressivement, sans heurts, il était important d’aller tous dans la même direction et de suivre le même rythme. » Il reconnaît attacher une grande importance aux relations humaines, à ce que chacun puisse s’épanouir et prendre du plaisir à travailler. « Nous sortons d’une période de restructuration après l’année 2016 très compliquée. Aujourd’hui, il faut mettre les moyens à la disposition des équipes. Nous devons fournir un service d’excellence à nos clients et investir dans la formation des collaborateurs. » Après des expériences à l’étranger, il se dit étonné et même choqué par la pression fiscale et sociale mais aussi réglementaire et environnementale à laquelle les chefs d’entreprise sont confrontés en France. « Malgré cela, j’ai foi dans la capacité des agriculteurs à la surmonter et à l’agriculture de se réinventer. »

Blandine Cailliez

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