Normandie Digérer les chocs
Les entreprises normandes réagissent face aux bouleversements climatiques, économiques et sociétaux qui ont affecté leur secteur.
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Face à des bouleversements venus de toute part, les acteurs privés et coopératifs normands ont œuvré cette année pour s’adapter et préparer leurs outils au monde de demain. Face au choc climatique, par exemple, différentes initiatives sont en cours. Ainsi, la coopérative NatUp continue de miser sur le développement d’une filière sorgho. Cette nouvelle production semble avoir apporté des éléments de réponse intéressants dans le contexte de sécheresse exceptionnelle. Pour lutter contre les stress climatiques, mais également pour faire face au choc environnemental et inflationniste sur les engrais, l’usage des biostimulants a continué de se déployer par le vecteur d’entreprises comme Agrial ou D²N.
Marchés différenciés
Les démarches de différenciation des productions de grandes cultures participent également de l’adaptation à la volatilité des rendements qui s’est installée et qui nécessite de trouver de nouveaux leviers pour sécuriser les revenus. Ces marchés différenciés par la qualité et les cahiers des charges apportent une valeur ajoutée supérieure tout en permettant de répondre aux attentes sociétales et aux demandes de marché. Ainsi, des filières de céréales BtoB en circuits courts continuent de se développer à l’image du blé dur normand pour les filières Lustucru ou du blé meunier pour la baguette normande de Système U. La différenciation est également recherchée sur les marchés export où les céréales sont de moins en moins banalisées. Le logisticien Sénalia engage d’ailleurs un programme d’investissement dans ses silos portuaires destiné à améliorer sa capacité à répondre à des commandes sur mesure en termes de qualité. Le groupe BZ, spécialisé dans les solutions sur mesure de préprocess des grains sur le port de Rouen, a par ailleurs annoncé un partenariat stratégique avec la multinationale Bunge. Le développement de l’activité du silo portuaire de Beuzelin pourrait ainsi rapidement s’accélérer.
Consolidation du lin
Afin de diversifier les risques et sécuriser l’économie agricole locale, les opérateurs cherchent en outre à diversifier l’assolement. Ceci est particulièrement vrai dans le secteur de Caen où le choc lié à l’arrêt de la production de betteraves, après la fermeture de la sucrerie Saint Louis Sucre de Cagny, n’est toujours pas complètement digéré. Les entreprises continuent de travailler pour créer de nouvelles filières à valeur ajoutée et les assolements ne sont toujours pas définitivement calés. La production de lin fibre se consolide dans la région. D’importants investissements dans les teillages ont été réalisés. Par ailleurs, la première filature de lin au mouillé a été inaugurée en 2022 par NatUp dans l’Eure. Des tee-shirts et jeans 100 % normands pourraient ainsi passer très prochainement du stade du prototype à celui de la grande série.
Dans un contexte de préoccupation toujours grandissante autour des problématiques environnementales, les entreprises cherchent également à apporter des réponses à différents niveaux. Agrial a lancé en 2022 une démarche globale de réduction des émissions via un dispositif de certification SBTI. NatUp poursuit ses démarches bas carbone. Pour dégager des économies d’énergie, les Maîtres laitiers du Cotentin ont déployé en 2022 un vaste plan de 12 travaux, baptisé Heraklès. La laiterie s’est aussi engagée dans la certification commerce équitable du lait.
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