Valfleuri, la soif de blé dur alsacien !
Le fabricant de pâtes d’Alsace Valfleuri s’est rapproché de la Coopérative agricole de céréales (Cac) pour sourcer autant de matière première que possible pour ses fabrications.
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« Les « pâtes d’Alsace », c’est notre fondamental ! », lance d’emblée Jérôme Marienne, directeur commercial de Valfleuri (photo), entreprise centenaire implantée à côté de Mulhouse et spécialisée dans toutes les catégories de pâtes, longues, courtes, laminées, hormis les lasagnes. L’idée de renforcer son caractère régional remonte à 2017. Une visite de l’unité de production de pâtes par les responsables de la Cac aboutit à un échange sur les approvisionnements de Valfleuri. L’industriel évoque son besoin en semoule de blé dur. Et pourquoi les adhérents de la Cac n’en produiraient-ils pas ? « Utiliser du blé dur alsacien pour notre gamme de pâtes d’Alsace nous permet d’affirmer notre territorialité », explique Jérôme Marienne.
Pour sa part, la Cac « souhaitait évaluer quel type de culture pouvait se révéler judicieux dans un contexte de changement climatique. Voir les parcelles où pousse ce blé est également important pour le consommateur qui s’interroge sur le sens de l’agriculture », ajoute Jean-Marc Schacherer, directeur général de la Cac.
Un prix fixé chaque année
Un cahier des charges est établi. « Nous n’y avons pas fait figurer de demande exorbitante. Le but n’était pas de faire compliqué pour passer la totalité de nos pâtes d’Alsace en blé dur local, le restant de la gamme restant élaboré à base de blé dur français », précise Jérôme Marienne. Le service technique de la Cac réalise ses premiers essais sur huit microparcelles en 2018. La surface emblavée monte à 10 ha en 2019, 100 ha en 2020, 400 ha en 2021. Cette année-là, une météo capricieuse conduit à déclasser toute la récolte en fourrager. Un sacré coup d’arrêt. La sole redescend à 250 ha en 2022. Elle baissera à 130 ha en 2023 en raison du niveau de prix des céréales traditionnelles et de la « perte de repères » provoquée chez les deux partenaires par les évènements climatiques et géopolitiques de 2021 et 2022. Le prix sur lequel Valfleuri s’engage est discuté avant chaque récolte. Il prend en compte le prix de revient, mais n’est pas indexé sur le cours du blé tendre.
La récolte sur 300 ha en 2022 devrait permettre de produire en blé dur local quelque 60 % des volumes à la marque Valfleuri sortant des lignes. « L’entreprise s’adapte à l’offre, commente Jérôme Marienne. La filière reste fragile. Mais nous souhaitons qu’elle dure. L’origine du blé dur Alsace figure sur l’emballage. L’initiative bénéficie d’un accueil sympathique. Les ventes n’ont pas triplé, mais les remarques sur les réseaux sociaux participent à donner une bonne image de l’entreprise. C’est forcément vertueux. »
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