PÂTISSERIE Cérélia se hisse en fleuron des pâtes réfrigérées

Le 16 mars dernier, Cérélia inaugurait sa nouvelle usine, mise sur pied en dix-huit mois, de pâtes à pizza et de pâtes à tarte prêtes à cuire, à Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais). Identifiée comme la plus grande et la plus performante usine de son secteur en Europe, elle fabrique des produits de qualité supérieure pour répondre aux besoins croissants des marchés de la grande distribution et du food service, ainsi qu’aux activités de co-manufacturing de Cérélia. À pleine capacité, le site emploiera 470 salariés.

Le navire amiral

Ce groupe français, au rayonnement international, peu connu du grand public (85 % de ses produits sont en marque de distributeur), est un acteur européen majeur dans sa catégorie. Née fin 2012 de la fusion entre Eurodough et de l’Alsacienne de pâtes ménagères, l’entreprise connaît un développement exponentiel par diverses acquisitions, avec une perspective de chiffre d’affaires à 1 milliard d’euros en 2025. « Nous menons une stratégie d’investissement ambitieuse dans le but de moderniser et décentraliser notre outil industriel en rapprochant la production des bassins de consommation, partage son président fondateur, Guillaume Réveilhac (photo ci-dessous). L’usine de Saint-Laurent-Blangy, qui a bénéficié d’un investissement de 60 M€, sera notre navire amiral. Elle aura un effet bénéfique pour l’ensemble de la région Hauts-de-France car nous souhaitons nous approvisionner en farine au plus près de nos usines.

Une usine hors du commun

L’usine disposera, à pleine capacité, de 12 lignes de production et pourra produire jusqu’à 80 000 tonnes/an. Le site comporte également un atelier sans gluten, véritable usine dans l’usine. En se dotant d’un outil moderne et ultra-performant, Cérélia accroît sa capacité de production en France de plus de 20 %. Ce développement important va lui permettre notamment de rapatrier en France l’activité de production de pâtes à pizza et à tartes rachetée à General Mills il y a deux ans. Des produits destinés au marché allemand qui étaient jusqu’alors fabriqués en Grèce. Le nouveau site de Saint-Laurent-Blangy contribuant ainsi à la réindustrialisation nationale.

À côté de l’usine, qui occupera une surface bâtie de plus de 30 000 m² sur un espace foncier de 9 hectares, le site de Cérélia accueille également le nouveau siège du groupe, un centre R & D et une plateforme logistique qui lui permet de doubler sa capacité. Disposant désormais de deux plateformes logistiques, dans le Pas-de-Calais et dans le Jura, le groupe qui externalisait jusque-là près de la moitié de ses opérations logistiques en France, en aura désormais la maîtrise intégrale lui permettant une réduction de 1,3 million de km de distances parcourues. À activité égale, cela représente une baisse des émissions de CO₂ de 14 tonnes par an.

« En quatre ans, 250 M€ ont ainsi été investis, permettant à Cérélia de bénéficier d’une position concurrentielle favorable et d’augmenter fortement sa capacité de production, retrace Guillaume de Réveilhac. Nos choix technologiques innovants doivent nous permettre de continuer à réduire notre empreinte carbone. »

Une volonté d’approvisionnement local

L’entreprise a besoin de 150 000 tonnes de farine de blé par an et de 30 000 tonnes d’huiles. Elle utilise de la T38, indispensable technologiquement à une bonne conception des pâtes à tarte. Un élément important car celle-ci n’utilise que 10 % de l’amande du blé, le reste étant des coproduits à valoriser pour le meunier. « Nous souhaitons au moins 50 % d’approvisionnement en blé français, même si 2/3 de celui-ci part en Allemagne pour la meunerie », précise Cédric Marchipont, directeur des opérations et supply chain. « En effet, la meunerie française produit moins de farine T38. En Allemagne, c’est beaucoup plus courant car les coproduits servent largement à la fabrication du pain noir. » La recherche de partenariats en France est permanente. « Nous souhaitons être un partenaire majeur de la filière française CRC dont nous louons la certification. Le tout, aujourd’hui, est de pouvoir trouver les quantités suffisantes pour nous fournir en T38. »

Une implication dans les filières

Guillaume Réveilhac, lui-même agriculteur et sylviculteur, connaît bien le monde agricole. Il souhaite, à l’image de son entreprise, s’impliquer dans un projet collaboratif de qualité et de durabilité avec les filières agricoles. « Concernant le blé, la France représente pour nous un enjeu stratégique, appuie-t-il. Nous souhaitons être des acteurs constructifs de la céréaliculture, dans toutes ses composantes, technique, environnementale et économique. Pour ce faire, nous avons, dès le début, engagé une collaboration étroite avec un meunier, les Ets Mignot, dans le Jura, et des agriculteurs de cette région, au sujet des variétés et des méthodes de production (agriculture de précision, préservation des sols, sauvegarde de la faune et de la flore et juste rémunération pour les agriculteurs). Cela ne se fait pas en un jour, mais les esprits évoluent vers du plus durable et plus éthique. » L’entreprise est aujourd’hui partenaire du mouvement Pour une agriculture du vivant et engagée dans le commerce équitable Agri-Éthique à travers sa marque Croustipate.

Le groupe souhaite développer ses propres marques, qui ne représentent aujourd’hui que 15 % des volumes, avec les labels qualité. Le choix qui a été fait est de développer des marques spécifiques dans chaque pays, parmi lesquelles Croustipate (France), Pop ! Bakery (Suède), Crêapan et Jan (Pays-Bas), English Bay Bakery (Amérique du Nord), Knack & Back (Allemagne), Abra-ca-Debora et Jus-Rol (Royaume-Uni).