Avec Agri Oz, l’export des protéagineux, c’est dans la poche !
Au pays des kangourous, François Darcas a créé Agri Oz, un négoce spécialisé dans l’exportation de graines riches en protéines en alimentation humaine. À côté des marchés traditionnels que sont l’Égypte, l’Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient, ce Lillois d’origine vise aussi le marché embryonnaire des protéines végétales comme substituts à la viande.
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Agri Oz, « Oz » étant le diminutif d’Australie, a vu le jour en 2013, à Melbourne, dans le sud-est du pays. C’est un Français, originaire du Nord, François Darcas, qui l’a fondé, avec l’objectif d’exporter des féveroles, lentilles, pois chiches, pois protéagineux et autres graines riches en protéines aux quatre coins de la planète. « Il y a toujours une demande forte pour les graines de légumineuses consommées en alimentation humaine, et les agriculteurs australiens cherchaient de plus en plus à en introduire dans leurs rotations, pour enrichir le sol en azote et diversifier leurs assolements, souligne le négociant. Les graines produites en Australie sont aussi appréciées pour leurs couleurs et leurs qualités. »
Un portefeuille de clients étoffé
Après un diplôme d’ingénieur Isa Lille, complété un peu plus tard par un MBA à l’université de Cornell (États-Unis), François Darcas a démarré sa carrière dans une ONG au Tchad, avant de rejoindre le négociant international en céréales Louis Dreyfus à Chicago, en 1989. Un métier qu’il n’a plus quitté et qui l’a conduit successivement chez André, Noble, AWB et Cargill ; aux États-Unis, à Hong Kong, en France et, depuis vingt-trois ans, en Australie. Fort de cette longue expérience dans le commerce mondial des grains, il a décidé de créer sa propre structure le jour où Cargill lui a annoncé en 2013 que son poste était supprimé. Avec sa famille, ils ont aussi fait le choix de rester sur le sol australien pour la qualité de vie qu’offre le pays des kangourous.
« Pour me lancer, j’ai reçu l’appui du premier acheteur de féveroles égyptien », explique le fondateur d’Agri Oz. Des acheteurs d’autres pays sont venus rapidement conforter son portefeuille de clients : Pakistan, Bangladesh, Inde, Thaïlande, Chine, Indonésie, Émirats arabes unis, et en particulier Dubaï. Il faut dire que François Darcas connaissait bien le marché des graines riches en protéines et s’était constitué, au fil des années, un réseau solide. Il a d’ailleurs très vite intégré le bureau du GPC, la Confédération internationale des légumineuses, en tant que représentant de l’Australie. Sa spécialité : les féveroles.
L’Égypte, acheteur n° 1
« L’Australie est le premier exportateur mondial de féveroles et l’Égypte, le premier importateur, précise François Darcas. Les Égyptiens utilisent des féveroles rouges surtout, pour la préparation de leurs plats traditionnels, ful medames et falafel. Jusqu’à il y a quelques années, les féveroles australiennes étaient en compétition avec les productions françaises. Mais avec l’interdiction de certains insecticides sur le sol français, les graines sont souvent bruchées, et la France a quasiment disparu des marchés de l’alimentation humaine. »
Agri Oz exporte surtout des féveroles et des lentilles, mais aussi des pois chiches, pois protéagineux, lupins, etc. « Le marché des légumineuses pour l’alimentation humaine est tiré à 90 % par les marchés traditionnels asiatiques, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, ajoute François Darcas. Celui des substituts à la viande dans les pays occidentaux est encore embryonnaire, mais nous y sommes aussi présents. »
40 % des achats auprès d’agriculteurs
En Australie, les graines protéagineuses, comme les céréales, sont en général stockées à la ferme ou chez des prestataires en stockage et logistique. Agri Oz s’approvisionne à 40 % directement auprès des agriculteurs. Il achète le reste essentiellement à des courtiers indépendants ou des « farmers brokers », agriculteurs-négociants. Depuis l’arrêt du monopole de l’Australian Wheat Board en 2006, le commerce des grains à l’export est assuré par les multinationales et des négociants indépendants, comme Agri Oz.
Le négociant emploie également une collaboratrice, Jennifer Horn, en charge de la logistique et de l’administratif. Il s’appuie aussi sur des agents dans les pays où il commerce, et sur des prestataires en Australie. Agri Oz charge des bateaux et des conteneurs depuis plusieurs ports : Perth, Adélaïde, Port Lincoln, Melbourne, Portland, Sydney et Brisbane.
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