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Meunerie Céréales CRC : toujours plus de demande

Après avoir dépassé pour la première fois la barre des 600 000 t en 2021, la filière CRC fait face en 2022 à une demande croissante, supérieure à sa production qui a baissé de plus de 14 %. Le blé tendre CRC SRP, testé depuis deux ans, n'a quant à lui toujours pas trouvé d'acheteurs.

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Le bilan provisoire de la récolte CRC (culture raisonnée contrôlée) 2022 souligne une production en baisse avec 528 525 t de blé tendre, 3 097 t de blé dur, 8 263 t de seigle, 417 t de grand épeautre et 118 t de sarrasin. « Il y a eu des années difficiles pour la production de sarrasin ; cette année, la production reste faible mais a le mérite d'exister et ne demande qu'à grandir », veut croire Marc Bonnet, directeur du GIE CRC. Avec environ 540 285 t récoltées en blé tendre, blé dur et seigle, les volumes contractualisés sur ce cahier des charges sont supérieurs à la production estimée pour la récolte 2022. En effet, la demande en céréales CRC a augmenté d'environ 11 %.

La filière compte désormais près de 3 300 agriculteurs qui ont produit 10 % des blés français écrasés par la meunerie française et 131 adhérents, dont quatre nouveaux : deux industriels, Compagnie des pâtissiers (Eure) et Gemef industries (Bouches-du-Rhône), et deux meuniers, Minoterie Batigne (Tarn) et Périgord farine-Minoterie Allafort (Dordogne).

Le SRP vendu en filière classique

« Si, en 2021, cinq organismes stockeurs s'étaient engagés dans la démarche blé tendre CRC sans résidu de pesticides (SRP), seulement deux sont allés au bout en réalisant les analyses. En 2022, trois OS, Val de Gascogne, Ynovae et Néolis, se sont engagés dans cette démarche sans avoir au départ une demande spécifique du marché », relate Marc Bonnet. Malheureusement, les 2 710 t de blé CRC SRP récoltées sur 485 ha n’ont pas trouvé d’acheteurs et les OS ont annoncé vouloir vendre ce blé sur la filière CRC classique où la demande est forte. « Malgré les signes positifs des marchés, c’est peut-être un sujet qui arrive trop tôt, mais une voie qui permettra de répondre à quelques exigences et attentes dans quelque temps », observe Michel Deketelaere, directeur scientifique de la filière CRC. En 2022, 614 molécules et/ou leurs métabolites ont été recherchées. « On regarde les résidus de produits phytosanitaires, des biocides, mais également ceux des produits de biocontrôle ou utilisables en agriculture biologique car ces produits ne sont pas non plus anodins, poursuit-il. On remercie les trois OS engagés car ils permettent de valider toutes les solutions imaginées en R&D et de transformer l’essai sur le terrain. »

Une nouvelle catégorie d’adhérents

La filière CRC intéresse de plus en plus d’acteurs de toutes tailles. Afin que la contrainte financière d’adhésion ne soit pas un frein pour les plus petits d’entre eux, elle a modifié son règlement intérieur avec la création d’une catégorie d’adhérents qualifiés de « petits faiseurs ». « Ce sont des entreprises qui traitent des petits volumes et qui sont à la porte du GIE CRC mais qui, pour des raisons financières, ne peuvent pas l’intégrer. Nous avons acté que les acteurs qui produiraient moins de 100 t pourraient intégrer le GIE avec des droits d’entrées et des cotisations spécifiques, afin qu’ils puissent nous rejoindre et participer à la promotion de la filière », explique Marc Bonnet.

Une ouverture qui permet d’intégrer « des acteurs sur des produits plus confidentiels, poursuit-il. Il y a des projets dans les tuyaux pour se diversifier et avoir demain d’autres céréales, oléagineux et protéagineux, essentiellement à destination de l’alimentation humaine. C’est aussi l’opportunité d’intégrer plus facilement, demain, des petits réseaux de boulangers qui essayent de mutualiser des coûts fixes. On veut pouvoir les accueillir et leur donner plus de moyens de communication, évidemment en accord avec les meuniers qui restent les représentants de la boulangerie artisanale », ajoute-t-il.

La boulangerie artisanale à l’affiche

Pour Vincent Jouan, président du GIE CRC, « la boulangerie artisanale, aujourd’hui constituée de 5 000 artisans boulangers, est à l’origine de la filière et contribue fortement à son essor et à sa renommée ». En 2022, la filière avait à cœur « de redonner une place particulière à la boulangerie artisanale » et a ainsi intégré pour la première fois an sein de son conseil un artisan boulanger, Julien Poilâne, à la tête de trois boulangeries à Lyon, car « qui de mieux placé qu’un artisan boulanger pour parler de la boulangerie artisanale ? Que ce soit d’un point de vue métier ou relation avec le consommateur », expose Marc Bonnet. Le GIE s’investit pour que la démarche CRC soit davantage reconnue et souhaite s’appuyer sur les artisans boulangers pour communiquer.

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