Login

Brioche Pasquier déploie des filières agroécologiques

Anthony Thuaud, pilote de l’engagement sociétal du groupe et DG de l’activité biscottes. Ici une ligne de production de tartines de pain brioché grillé sur le site de Brissac-Quincé (49).

Après avoir consolidé son engagement dans la « naturalité » il y a neuf ans, le groupe Brioche Pasquier amène progressivement ses matières premières agricoles sur le chemin d’une agriculture respectueuse du vivant.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Quinze mille tonnes de blé « agroécologique » en 2025. Soit 10 % de ses besoins en blé tendre. D’ici à dix ans, le groupe Brioche Pasquier, numéro un de la viennoiserie en France et acteur majeur sur la panification sèche, compte bien couvrir un volume significatif de ses approvisionnements en blé issu d’exploitations respectant un certain niveau d’indice de régénération (IR), indicateur conçu et développé par l’association Pour une agriculture du vivant. Sa première filière blé « agroécologique » a été lancée en 2019 en partenariat avec le groupe Soufflet ; une seconde a démarré en 2023 dans le cadre d’un accord tripartite avec la Minoterie Girardeau (Loire-Atlantique) et le négoce Pohu (Maine-et-Loire), et fait l’objet d’une première collecte de 1 000 t cette année (lire encadré). Et d’autres matières premières ont suivi, telles les pommes pour des tartes surgelées, avec le groupe Pom’évasion, ou avec la culture de betteraves sucrières. Et de nouvelles filières agroécologiques sont également envisagées, notamment pour les huiles de colza et de tournesol.

Une prime pour financer la transition

« Les 15 000 t de blé agroécologique ne sont pas encore tracées car le volume n’est pas suffisant. Nous sommes dans une approche “mass balance” (1) qui permet aux filières de se développer », explique Anthony Thuaud, pilote de l’engagement sociétal du groupe et directeur général de l’activité biscottes. Pour participer à compenser les surcoûts et le risque pris par l’agriculteur qui s’engage dans des changements de pratiques, une prime à la tonne lui est versée.

Cet engagement de Brioche Pasquier s’appuie sur un historique avec le monde agricole et les notions de proximité et responsabilité portées depuis le début par l’aïeul de cette entreprise familiale, Gabriel Pasquier, qui a ouvert sa boulangerie en 1936 aux Cerqueux (Maine-et-Loire). « Notre groupe tient à être proche des bassins de consommation et à se fournir auprès des agriculteurs aux alentours. Pour nos sites de l’Ouest, tous les œufs viennent d’éleveurs dédiés qui travaillent avec nous depuis de nombreuses années. Et chaque site est géré de façon autonome avec une direction commerciale et une direction industrielle ; ce qui renforce l’ancrage territorial et la responsabilité », relate Anthony Thuaud.

Cofondateur de PADV

Les liens avec le secteur agricole sont nés avec le souhait des agriculteurs de se faire livrer les aliments pour animaux par Gabriel Pasquier. Quelques années plus tard, la société Agri Pasquier était créée en même temps que la société Brioche Pasquier. Elle fabrique des aliments tout en recyclant une partie des coproduits issus des lignes de production. D’autre part, « les frères Pasquier souhaitaient avoir un produit qui respecte le geste artisanal, avec du goût, et qui soit le plus sain et simple possible ». Aussi, en 2015, certaines recettes sont revues pour plus d’authenticité, et en 2016, une réflexion est engagée autour des matières premières. « C’est alors que nous avons découvert l’agroécologie et son intérêt en termes de multifilières et de durabilité de l’agriculture », souligne Anthony Thuaud. Puis en 2018, le groupe décide de fonder avec d’autres partenaires l’association Pour une agriculture du vivant, que préside depuis septembre dernier Anthony Thuaud. Et en 2019, Brioche Pasquier lance sa démarche « De la nature et du temps » autour de trois enjeux : la transition agricole, l’amélioration des recettes et le développement d’emballages durables et écoconçus.

(1) La méthode « mass balance » permet d’augmenter la part globale de matières premières plus vertueuses à mesure que la demande augmente, jusqu’à ce que le niveau de volume permette une filière 100 % durable tracée.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement