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Des prix stables dans le caddie, et en recul à la ferme

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Si les années se suivent et ne se ressemblent pas, la tendance est là : les prix agricoles continuent de chuter, sans faire bouger les prix à la consommation. Et en amont, les prix ne couvrent pas les coûts de production. Le 11 avril, Philippe Chalmin, président de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires (OFPM), a présenté le rapport annuel (1). 2015 aura donc vu une baisse des prix agricoles (en moyenne - 2,4 %), déjà observée pour plusieurs productions en 2014 (tout confondu, - 5,3 %). Seuls les fruits et légumes et les oeufs sont épargnés, et c'est l'élevage bovin laitier qui paye le plus lourd tribut, avec un recul de 15 % par rapport à 2014 (- 6 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années). Ce recul s'observe aussi pour les prix des produits des industries alimentaires (- 2 %).

« Aujourd'hui, la plupart des prix agricoles ne couvrent pas la réalité des coûts de production, a déclaré Philippe Chalmin. L'addition des prix de ventes et des aides ne couvre pas les coûts de production dans la plupart de cas, quand on intègre le coût du travail familial. » Y compris pour le blé tendre, comme le montre le graphique ci-dessus. L'OFPM précise que la baisse du coût de production s'explique par « une hausse du rendement moyen en 2015 et par une diminution de certaines charges telles que les amortissements (l'investissement étant en baisse à la suite de revenus en baisse lors des deux années précédentes), les prélèvements sociaux (calculés selon des revenus également en baisse les années précédentes), le carburant, les produits phytosanitaires (grâce à une pression moindre des maladies lors de la campagne 2014-2015) ». Mais en parallèle, l'ensemble prix du blé et aides Pac a reculé en 2014 et 2015, d'où une marge nette négative pour la deuxième année consécutive. Une situation qui se retrouve dans toutes les productions. « C'est la première année où nous avons une telle convergence sur les grandes filières, animales comme végétales », a fait part Philippe Chalmin.

Marion Coisne

(1) En ligne sur https ://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr

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