Le sucre à contre-courant des commodités agricoles
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Alors que l'ensemble des matières premières agricoles ces derniers mois sont orientées à la baisse, l'accroissement du déficit mondial sur le marché du sucre provoque un net rebond des prix. Ce sont les dernières prévisions de fin février de l'Organisation internationale du sucre (Iso) à propos du déficit global entre la production de sucre (167 Mt) et la consommation pour 2015-2016 qui ont relancé un cycle à la hausse.
Constatant que de nombreux pays producteurs sont touchés par des anomalies climatiques, l'Iso estime désormais ce déficit à plus de 5 Mt (contre 3,5 Mt trois mois plus tôt). Résultat : en un mois, le prix du sucre a bondi de 25 %, à Londres comme à New York, (où il flirtait avec les 17 centimes de dollars la livre). Ce qui n'avait pas été vu depuis octobre 2014. Selon les dernières prévisions de l'analyste F.O. Licht, la prochaine campagne 2016-2017 pourrait également être déficitaire de 1,5 Mt. « Les tensions sont déjà perceptibles à l'intérieur de l'Union européenne et les prix s'envolent, atteignant parfois des niveaux de 30 à 40 % supérieurs aux cours mondiaux », observe Agritel. En effet, en raison d'une réduction des surfaces, à la suite d'un stock de report exceptionnellement élevé la campagne précédente, et d'une météo sèche l'été dernier, la production européenne de sucre sur 2015-2016 est estimée en net recul à 14,7 Mt (19,5 Mt en 2014). Les entreprises utilisatrices de sucre de L'Alliance 7 (biscuits, confiserie...) et de la Fiac (confitures, compotes...) crient même au risque de pénurie, avec un stock à un niveau « jamais atteint » et « très alarmant » de 716 000 t.
Renaud Fourreaux
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