Login

La luzerne reste sur sa faim

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Après une campagne avec des rendements très élevés, 2015 n'aura pas été faste pour la luzerne. La production est en recul, à 713 000 t, contre 801 000 t en 2014. « On n'a pas vue une telle sécheresse depuis 1976. De début mai à fin août, il n'y a pas eu une goutte de pluie significative », explique Jean-Pol Verzeaux, président de Coop de France Déshydratation, qui cèdera sa place mi-décembre à Eric Masset (Sun Deshy). Cependant, la consommation française est très soutenue depuis le début de l'été, avec une demande importante en fourrage, conséquence de la sécheresse. Les expéditions de pellets à fin novembre sont en hausse de plus de 30 % par rapport à l'an passé, tirées par une demande en provenance du Sud de la Loire, alors que la baisse de production concerne principalement l'offre en pellets.

A contrario, l'offre en fibres sera légèrement supérieure à la campagne précédente : une tonne sur trois de la production fraîche sera en fibres, soit 250 000 t. En Europe, la production de fourrages déshydratés en 2015 est en recul aussi, et s'élève à 3 160 000 t. L'Espagne est le premier producteur européen, avec 46 % des volumes, et une production stable. Le pays en exporte environ les trois quarts, vers la Chine notamment. La France est en deuxième position (23 % des volumes), suivie de près par l'Italie (22 %). C'est l'Allemagne, avec 5 % de la production européenne, qui accuse la plus forte baisse, de 244 000 t en 2014 à 150 000 t en 2015.

Pour 2016, Coop de France Déshydratation anticipe une légère baisse du potentiel de production dans l'Hexagone. En cause, « les conditions météo ont poussé certains agriculteurs à reporter des luzernes en troisième ou quatrième année, plutôt que de semer dans l'été. Et pour les semis réalisés, le faible développement des plantules laisse présager un redémarrage lent des luzernières au printemps 2016 ». Côté demande, le marché mondial est porteur. Jean-Pol Verzeaux a cité une étude de l'Inra, estimant qu'à l'horizon 2050, il faudrait affecter près de 180 Mha en plus à la production de plantes riches en protéines.

Marion Coisne

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement