Erosion de la viande bovine d'ici à 2024
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Les prévisions établies par la direction générale de l'agriculture de la Commission européenne ne sont pas encourageantes pour la filière viande bovine. A l'horizon 2024, il est prévu en effet une érosion continue de la production et aussi de la consommation. Avec une courbe de la production passant sous celle de la consommation (voir infographie), d'où des échanges qui vont s'accroître durant un certain temps. Les hypothèses retenues « ne prennent pas en compte les accords de libéralisation. Toutefois, on ne s'attend pas à aller vers une augmentation durable de la production de viande bovine européenne », souligne Philippe Chotteau de l'Idele, lors des dernières conférences sur les marchés mondiaux de l'Institut de l'élevage.
En 2015, la production de l'UE semble repartir à la baisse, à 7,35 Mtec, selon les prévisions communiquées par l'Idele, après le sursaut de 2014 à 7,4 Mtec. Sursaut qui faisait suite à un recul en 2012 et 2013 mais qui est resté bien en dessous du niveau de production 2012 (7,6 Mtec). Parmi les facteurs déterminants, la nouvelle Pac tient un rôle essentiel avec des impacts divergents d'un pays à l'autre. Les choix en matière de convergence sont défavorables à l'engraissement en Allemagne, au Royaume-Uni, en Irlande, Espagne et de façon conséquente en Italie. Seule la Pologne, avec ses aides couplées importantes en bovin, verrait cette activité progresser et, pour cela, deviendrait importatrice nette de veaux cette année. D'autres éléments jouent également tels la concurrence entre les grandes cultures et le lait, ou encore les travaux de R & D pour améliorer la rentabilité en système viande bovine en France et dans l'UE et qui pourraient relancer l'avenir de la production.
Hélène Laurandel
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