Le porc français toujours peu compétitif
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«Nous sommes performants mais pas compétitifs », expliquait Thierry Meyer, directeur de la filière porc du groupe Bigard, lors de l'AG d'Inaporc le 4 juillet. « On a des boulets aux pieds, sociaux, environnementaux et fiscaux. » Il y a maintenant quelques années, l'Ifip a été missionné par Inaporc pour établir et calculer un indice de compétitivité des filières porcines européennes. Il prend en compte huit thèmes d'analyse, de la production dans les élevages jusqu'à la distribution des produits porcins. Conclusion : la France est bonne dernière en 2015. L'Allemagne culmine à 68 %, l'Espagne suit avec 61 %, viennent ensuite le Danemark, 58 % et les Pays-Bas, 40 %, alors que la France atteint seulement 29 %. Cette faible compétitivité trouve son origine il y a une vingtaine d'années. « Il y a eu un blocage du développement », explique Michel Bloc'h, président de l'UGPVB, principalement lié à des exigences sanitaires et environnementales énormes. Si la France se veut cependant compétitive en alimentation animale, avec un sourcing très important, elle est aussi le pays le plus réglementé et contrôlé, et est en position de faiblesse face à certains pays comme l'Espagne et l'Allemagne où le dumping fiscal et social est de mise. Aujourd'hui, il est primordial de « montrer au consommateur que le choix de l'origine France a du sens », a déclaré Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, en ouverture de l'AG. Dans son plan de filière, Inaporc insiste sur la nécessité d'une montée en gamme, point où la France est doublée par ses concurrents européens. Le dynamisme à l'export est un point clé pour regagner en compétitivité. La France exporte 700 000 t de produits porcins par an, dont 400 000 t de viande, 73 000 t de produits transformés et le reste en graisse, abats et lard. 33 % sont destinés aux pays tiers, principalement les Philippines, le Japon et la Chine.
Chen Wei, directeur de l'association regroupant les industriels chinois de la viande, la China Meat Association, reconnaît l'intérêt de la Chine pour la viande française, mais aussi que la France se doit de plus et mieux communiquer sur la qualité de ses produits. Un protocole de collaboration sur les plans scientifique, technique et économique a d'ailleurs été signé entre Inaporc, Interbev et la China Meat Association.
Lucie Petit
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