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Lait : des éclaircies dans un ciel incertain

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« La crise est généralisée et mondiale : on a une abondance de l'offre et dans le même temps, la demande mondiale s'est tassée, notamment avec l'annonce de l'embargo russe sur les produits occidentaux et le ralentissement de la croissance de la demande chinoise », a rappelé Véronique Pilet, du Cniel, lors de la journée Grand Angle Lait organisée à Paris le 4 avril par l'Institut de l'élevage. Pourtant, derrière ce sombre tableau, quelques perspectives sont plus réjouissantes.

L'offre mondiale tend à se rééquilibrer, comme le montre le graphique ci-contre, avec une baisse des volumes produits dans de nombreux pays. Pour Véronique Pilet, « dans l'Union européenne, on voit un recul de la collecte, même s'il est contrasté selon les Etats membres. Conséquence, les cours sont remontés depuis l'été 2016, en beurre, poudre de lait écrémé, poudre de lait entier, et cheddar. Mais l'avenir à court terme reste très incertain. Il dépendra de la reprise des achats dans les principaux pays consommateurs et de l'ampleur de la reprise de la collecte, sachant que les Etats membres ne réagissent pas de la même manière. Les cours ne sont pas encore assez incitatifs pour une reprise franche. On est face à un gros point d'interrogation ».

« A plus long terme, les fondamentaux sont plutôt favorables », relativise Véronique Pilet. Sur le plan de la consommation, les perspectives mondiales sont dans de bonnes dispositions. Dans les dix ans à venir, le Cniel prévoit notamment une croissance sur les marchés laitiers de plus de 10 % en Chine, en Afrique du Sud, Royaume-Uni, Canada et Norvège, et entre 5 % et 10 % de hausse de la demande au Mexique, Chili, France, Islande, Lituanie, Inde, Israël, Suède et Zimbabwe. Seuls pays qui accuseraient une baisse : les Pays-Bas et l'Allemagne. « Et ce pour toutes les catégories de produits laitiers, hormis le lait de consommation, pour lequel les tendances sont moins positives, voire négatives. Cela est lié aux évolutions des habitudes de consommation et au développement d'alternatives comme les jus végétaux notamment », précise Véronique Pilet, qui appuie en conclusion : « Aujourd'hui, un élément crucial, c'est vraiment la recherche de création de valeur. »

Marion Coisne

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