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L'Egypte resserre l'étau sur le blé tendre

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Le Gasc égyptien se fait plus strict. L'office public d'achats a annoncé lors de l'appel d'offres du 27 janvier son intention de ne plus accepter les blés tendres qui seraient dotés d'un taux d'humidité supérieur à 13 %. Cette décision semble avoir été prise dans un contexte d'offre mondiale abondante et sous la pression des meuniers égyptiens.

« 13 %, c'est le cahier des charges tel qu'il existe, rappelle Olivia Le Lamer, responsable de l'unité Grandes cultures à FranceAgriMer. Mais la tolérance d'aller jusqu'à 13,5 % n'est plus permise. » 13,5 %, c'est justement la moyenne du taux d'humidité des blés français. « 40 % du blé tendre français présente un taux d'humidité inférieur à 13 % », se montre confiant Rémi Haquin, président du Conseil spécialisé céréales de l'établissement français. Si cette mesure ne ferme donc pas le marché égyptien, cela risque de renchérir le blé français et de compromettre sa compétitivité. Les opérateurs ont ainsi revu à la baisse l'objectif de 1,2 Mt exportées vers l'Egypte pour la campagne. A fin janvier, les ventes atteignaient 660 000 t et les embarquements réels, 400 000 t. « On se situera sans doute à mi-chemin de l'objectif initial, peut-être vers 800 000 t », entrevoit Olivia Le Lamer.

Pour autant, FranceAgriMer a maintenu l'objectif d'exportation de 11,5 Mt sur l'ensemble des pays tiers, car la demande reste dynamique au Maghreb. Concernant l'Algérie, « c'est une destination pour laquelle la France n'a quasiment pas de concurrents cette campagne », appuie-t-elle. Déjà 3,4 Mt avaient été embarquées fin janvier, soit le volume de toute la campagne passée. Quant au Maroc, il s'est remis à importer avec la mise à zéro du droit de douane à l'entrée de son territoire depuis le 1er janvier. 900 000 t étaient déjà sorties des ports français fin janvier, dans une dynamique qui devrait se poursuivre au moins jusque fin avril. Au total, 6,9 Mt de blé tendre français avaient déjà été expédiées vers les pays tiers, à fin janvier, soit 20 % de plus que les deux précédentes campagnes.

Renaud Fourreaux

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