Sucre : resserrer les rangs
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Trois grandes tendances sont en train de transformer en profondeur le marché mondial du sucre, selon une étude publiée récemment par PwC (1) : l'essor de la demande dans les pays émergents (et dans une certaine mesure de la production) ; l'évolution des équilibres commerciaux (libéralisation des échanges en Europe en 2017, multiplication des accords de libre-échange entre marchés régionaux et préférence grandissante des clients pour les producteurs à présence multirégionale et à large offre de produits) ; la consolidation des acteurs tout au long de la chaîne de valeur.
« Nos analyses tendent à montrer que tous les acteurs ne sont pas prêts aujourd'hui et que leur positionnement sur ces facteurs clés de succès est variable, note PwC. Il y a urgence de notre point de vue, car les premiers à s'adapter seront sûrement les gagnants de demain. Les moins performants pourraient se trouver rapidement marginalisés. Le manque de temps et l'ampleur des défis à relever plaident pour des partenariats ou des rapprochements à l'échelle nationale ou européenne. » Et d'ajouter : « En dépit d'initiatives en cours chez certains, il y a une nécessité d'accélérer leur transformation pour éviter d'être pris en ciseau entre la baisse attendue des prix et celle potentielle de leurs volumes en cas de perte de compétitivité. La filière française a un enjeu immédiat de montée en taille et de gains de compétitivité industrielle pour préserver sa position dans un marché intérieur de plus en plus concurrentiel et renforcer ses positions à l'export. »
La France a beau être compétitive sur le plan agricole en détenant le couple rendement betteravier - teneur en sucre le plus élevé par rapport à ses compétiteurs européens, ainsi que la plus importante production de sucre (4,2 Mt), elle l'est moins sur le plan industriel. Selon le Comité européen des fabricants de sucre, la France compte plus de sucreries (25) que ses voisins, ce qui génère à certains endroits un recoupement entre les rayons d'approvisionnement et mériterait, du point de vue de PwC, une optimisation. Le pays pâtit d'une production moyenne de sucre par usine faible (200 000 t/an), à égalité avec l'Allemagne, et d'une durée de campagne moyenne courte (104 jours).
Renaud Fourreaux
(1) Fin des quotas sucriers européens : quelles options stratégiques pour les acteurs de la filière en Europe ? Impacts et enseignements pour la filière française.
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