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Le monde du lait sous l'influence de l'Europe

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L'année 2014 s'est achevée sur une hausse mondiale de la production laitière relativement forte, de 2,5 %. Mais contrairement aux années précédentes, l'Asie a joué un rôle moins central, puisqu'elle n'a contribué qu'à 40 % de cette croissance, contre deux tiers en 2012 et 2013. L'Union européenne, qui ces dernières années faisait plutôt du surplace s'est, elle, distinguée par un dynamisme sans précédent (+ 4,6 % de collecte), porté par un prix du lait très attractif.

« La production laitière en forte hausse en 2014, en particulier en Europe (+ 6,5 milliards de litres par rapport à 2013), a précipité les marchés laitiers dans une grave surproduction au niveau mondial », rappelle la Fédération française de l'industrie laitière (Fnil), le prix du lait ayant fini par suivre l'effondrement des cours des ingrédients laitiers (beurres, poudres...) fin 2014. Au 1er trimestre 2015, la collecte européenne a même reflué de 1,4 % par rapport au très bon niveau de 2014. Ce qui a amené une bouffée d'oxygène sur les marchés d'autant plus que les échanges internationaux ont repris. Mais l'éclaircie semble de courte durée.

La collecte laitière européenne, qui baissait de 1,9 % en mars, est repartie à la hausse avec + 0,8 % en avril et une nouvelle augmentation en mai, « grâce à des cheptels étoffés, un coût alimentaire encore convenable, ceci malgré un prix du lait médiocre, et même un prix de la poudre maigre qui se rapproche du prix d'intervention », constate Gérard You, agroéconomiste à l'Institut de l'élevage.

Et de poursuivre : « Les ressorts de la dynamique européenne ne sont pas cassés, on sent qu'il y a des choses qui vont se passer, mais on est dans le brouillard. D'un côté, on ne voit pas de vaches revenir massivement à l'abattage, mais de l'autre, il est difficile d'avoir de l'optimisme quant aux prix. » En effet, la consommation européenne de produits laitiers est atone, l'embargo russe se poursuit et la Chine diminue drastiquement ses volumes d'achats en 2015 (- 53 % pour les poudres grasses, - 33 % pour la poudre de lait écrémé).

Deux scénarios ont été échafaudés par l'Institut de l'élevage pour 2015. L'un voit une hausse de 2 % de la production laitière européenne (croissance stimulée dans une conjoncture favorable), l'autre seulement de 1 % (prix peu stimulants, marchés encombrés) dont - 1 % en France.

Renaud Fourreaux

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