Maïs : l'interminable attente

Les dernières estimations font état globalement d'une production française de maïs grain entre 15 et 15,2 Mt, proche du millésime 2012. Malgré une nette augmentation des surfaces (+ 7 %), les estimations de rendements sont en baisse de 8 %, en raison des conditions climatiques extrêmement difficiles du printemps et de l'automne, où les sols sont restés longtemps gorgés d'eau. Ce qui n'est pas sans poser des problèmes d'organisation du travail. « Le nombre de jours disponibles en moyenne sur toute la France était de 1,8 jour, début novembre contre 3,8, fin octobre, indiquait mi-novembre Maggy Muckensturm, responsable de Céré'Obs, évoquant des chantiers de récoltes effectués avec des moissonneuses-batteuses équipées de chenilles. En tout cas, au 18 novembre, 67 % des maïs grain étaient récoltés, les retards de récolte allant jusqu'à un mois par rapport à 2011, notamment en Aquitaine, Midi-Pyrénées et Poitou-Charentes.

Par ailleurs, la production mondiale record (957 Mt selon l'USDA), conjuguée à une concurrence sans précédent de la zone mer Noire, se traduit par une baisse des prix d'environ 30 % par rapport à 2012. « Le prix de marché du maïs est aujourd'hui en deçà de son coût de production », alerte l'AGPM. L'écart entre 155 % de l'ancien prix d'intervention, soit 157 €/t, et le prix Caf Rotterdam (167 €/t le 1er novembre) se réduisant (à environ 10 €/t contre 100 €/t en début de campagne), cela pourrait déclencher un retour prochain des droits à l'importation.

Si la moindre compétitivité à l'exportation du maïs fait que FranceAgriMer a révisé à la baisse de 300 000 t son chiffre vers l'Union européenne (à 5,18 Mt), en revanche « on a le sentiment que le maïs a un avantage prix qui lui confère une meilleure compétitivité en alimentation animale », informe Olivia Le Lamer, chef de l'unité Grandes cultures à FranceAgriMer. L'établissement public n'exclut pas d'ailleurs de rehausser prochainement la prévision pour 2013-2014 de 3,7 Mt de maïs utilisés chez les fab français, chiffre déjà élevé, puisque seulement dépassé par les 4,1 Mt de 2007-2008.

Renaud Fourreaux