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Les céréales en plein paradoxe

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Si la production française de maïs reste « confortable » selon FranceAgriMer, le rendement moyen de cette céréale ne cesse de diminuer. L'établissement public l'estime dorénavant à 91 q/ha (maïs semence compris). Et la récolte se fait attendre. Selon l'outil de suivi Céré'Obs, 31 % des maïs ont été récoltés au 15 octobre, contre 77 % l'année dernière. Pourtant, en France, une forte baisse des prix est intervenue depuis début septembre, et en un mois, le maïs fob Bordeaux est passé de 267 €/t à 243 €/t. Du coup, alors qu'on pouvait penser que la moindre disponibilité du maïs inciterait les fab à moins solliciter cette céréale, c'est le contraire qui est en train de se passer. FranceAgriMer a ainsi modifié la répartition des céréales utilisées par les fab. Les utilisations de blé et d'orge ont chacune été abaissées de 100 000 t, au profit du maïs, qui regagne 200 000 t par rapport au mois dernier, à 3,4 Mt. Un réajustement qui s'explique aussi par un maïs français pas très compétitif à l'export sur pays tiers. Même si le chargement exceptionnel à destination de la Corée du Sud pourrait faire dire le contraire (lire ci-contre). Mais les cotations européennes, quoiqu'inférieures aux américaines, restent au-dessus des prix observés sur les rives de la mer Noire.

Au contraire, le blé français est plutôt bien placé et se distingue dans une Union européenne en retard de 30 % par rapport à l'année dernière, avec seulement 1,8 Mt de blé chargées début octobre. A cette date, la France avait déjà expédié 540 000 t sur l'Egypte contre 120 000 t l'an dernier, alors que certains prédisaient que ce pays n'importerait qu'à partir de décembre. « Malgré sa bonne récolte, estime Michel Ferret, chef du service Marchés et études de filières, à FranceAgriMer, l'Egypte semble avoir tiré les leçons de la campagne 2007-2008 et souhaite éviter une rupture d'approvisionnement qui serait extrêmement périlleuse. » Dans cette perspective, FranceAgriMer a relevé ses prévisions d'exportation de blé vers les pays tiers de 500 000 t, à 9,5 Mt. D'autant que les disponibilités allemandes sont réduites, que celles de la mer Noire commencent à diminuer sérieusement et qu'il n'est pas sûr que la Roumanie reste aussi active toute la campagne.

Renaud Fourreaux

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