Les patates sortent la tête de l'eau

La remontée des cours de la pomme de terre est le moins que l'on puisse dire fulgurante. La bintje d'industrie a vu son prix multiplié par 10 en quatre mois. De 25 €/t en juin dernier, elle est aujourd'hui plus proche des 250 €/t. « On a déjà vu l'un ou l'autre de ses prix, mais un retournement aussi rapide, c'est inédit », souligne François-Xavier Broutin, chargé de mission à l'Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT). On assiste, certes, à une reprise des achats de pommes de terre par les ménages français, crise oblige.

Mais c'est surtout la production nord européenne de pommes de terre de conservation qui est à la peine. Le NEPG, qui regroupe les allemands, belges, britanniques, français et néerlandais, entrevoit une récolte 2012 en baisse de 16,7 %. En France, le recul est de 14,5 %, à 4,7 Mt. « Avec 41,4 t/ha de moyenne cette année, le rendement n'avait plus été aussi faible depuis 2001 », signale l'UNPT. C'est en Nord-Pas-de-Calais qu'il chute le plus (- 23 %). Mi-décembre, 60 000 à 100 000 t n'étaient toujours pas récoltées, principalement dans cette région, en raison d'inondations et de sols gorgés d'eau empêchant le passage d'engins dans les parcelles.

« La qualité est bonne, mais il y a une vigilance à avoir en termes de stockage et de conservation sur les lots arrachés en conditions difficiles, alerte François-Xavier Broutin. Il y aura aussi des tubercules non valorisables. »

Renaud Fourreaux