Le sorgho grain en embuscade
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Pour aller à l'encontre de ce qui est parfois suggéré, les fabricants d'aliments du bétail (fab) ne rechignent pas forcément à utiliser du sorgho. L'espèce connaît en effet de faibles variations de composition chimique et de valeur énergétique au fi l des ans. En plus, « les prix restent environ de 10 à 15 €/t en dessous de ceux du maïs », confirme Yvon Parayre, président de la commission sorgho à l'AGPB. Ceci alors que les valeurs alimentaires sont similaires et que les deux produits présentent un même prix d'intérêt en alimentation porcine. Selon l'Airfaf (1), qui comparait en décembre différentes formules pour l'alimentation porcine, celle intégrant le sorgho était la plus économique pour les éleveurs. « Mais il manque toujours des volumes à un moment donné, poursuit Yvon Parayre, ce qui complique l'existence des fab. » La fin de campagne risque d'ailleurs d'être tendue.
Si les OS disposaient de plus de matières, ils pourraient la vendre sans peine Mais généralement, « fin janvier, il n'y a plus de sorgho chez les OS », fait savoir Jean-Louis Hubsch, de l'association des semenciers Pro-sorgho. Du coup, il semblerait que la sole de sorgho avoisine les 70 000 ha cette année, un niveau déjà côtoyé en 2002. Après 52 000 ha l'année passée, la filière espère ainsi se rapprocher sur le moyen terme des 100 000 ha. Pourquoi pas ? Neuf herbicides ont été homologués en deux ans et plus de 50 % des variétés inscrites le sont depuis trois ans. Déjà, si la région Midi-Pyrénées reste le socle de la production, l'aire géographique du sorgho grain s'étend vers le Nord. La culture a ainsi progressé de 36 % en deux ans dans le Centre Ouest qui fournit désormais près de 10 000 ha, soit 1/6e des surfaces françaises.
Renaud Fourreaux
(1) Association interrégionale des éleveurs fabricants d'aliments à la ferme.
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