Pommes de terre à l'équilibre

La nouvelle campagne semble bien partie en pommes de terre. Déjà, les stocks avant cette récolte étaient « bas, voire très bas, que ce soit sur le marché du frais ou de l'industrie », selon François-Xavier Broutin, chargé de mission à l'UNPT. Ce qui a permis de faire place nette à la pomme de terre primeur, dont la commercialisation s'est arrêtée au 15 août. Chaque région de production a pu trouver sa place sans télescopage et les prix pratiqués ont été à un niveau acceptable pour le producteur, comme pour le consommateur. « La grande distribution a joué le jeu, se félicite Arnaud Delacour, président de l'UNPT, et de notre côté, notre travail sur le repositionnement de l'offre porte cette année ses fruits. »

De quoi permettre aux pommes de terre hâtives (pour le débouché industriel) et à celles de la nouvelle récolte (pour le marché du frais) de prendre sereinement le relais et ainsi donner de bonnes bases à cette nouvelle campagne en pommes de terres de conservation. D'autant que la crainte liée aux surfaces supplémentaires (annoncée avant l'été à + 5,3 %, à 125 000 t) est annihilée par la baisse d'environ 10 % du rendement national.

Au global, la production française serait voisine de 5,3 Mt, du niveau de la moyenne quinquennale. « Mais on ne manquera pas de pommes de terre, s'adresse ainsi aux producteurs Arnaud Delacour. Ne cédez pas à la pression des négociants et des distributeurs et n'arrachez pas de tubercules immatures comme cela a pu se voir l'année dernière. » Quant à la qualité, les taux de matière sèche semblent plutôt élevés, ce qui augure d'un rendement industriel meilleur que l'an passé mais aussi, en revanche, d'une sensibilité importante aux chocs à l'arrachage. Si la qualité de lavabilité s'annonce très satisfaisante, la qualité de présentation pourrait être problématique, avec des tubercules difformes ou crevassés. « On aura vraisemblablement sur certains lots un taux de déchets supérieur à l'accoutumée. » Néanmoins, l'UNPT prévient : cette année, l'organisation fera très attention entre vrais déchets et faux déchets valorisés par les négociants et non payés aux producteurs.

Renaud Fourreaux