La farine française en léger recul

Si les utilisations intérieures de farine s'effritent légèrement avec - 1,4 % de volume par rapport à 2013, les importations de farine par la France progressent, elles, de façon significative sur les deux dernières années, surtout en 2014 avec plus de 277 000 t importées. L'Allemagne est toujours prédominante sur ce marché, mais l'absence de précisions sur leurs destinations par les douanes fait qu'il est difficile d'en connaître précisément les débouchés en France. Concernant les importations en provenance de l'Espagne, « elles restent marginales malgré leur croissance, précise l'ANMF (association nationale de la meunerie française) qui a tenu sa convention à Paris le 10 septembre. Elles sont principalement destinées au marché frontalier français pour des productions spécifiques ».

Certes, c'est à ramener aux 3,87 Mt de farines françaises utilisées sur le marché intérieur. Certains marchés s'érodent légèrement, comme la panification avec - 1 % en 2014 par rapport à 2013. Le marché qui accuse le plus le coup par rapport à l'an dernier est celui des sachets avec - 8,8 %. C'est sur ce créneau que les importations pourraient entrer en oeuvre, tout comme elles peuvent aussi toucher, en France, le marché de la panification et des industries utilisatrices, notamment par le biais des enseignes comme Lidl qui produisent de la panification surgelée pour leurs clients consommateurs, à l'image des Allemands.

Les exportations de farines françaises continuent à reculer de - 16 % en 2014 par rapport à l'année précédente. La concurrence américaine a mis à mal la place de leadership que détenait la France dans les années quatre-vingt-dix. Et la Turquie fait aussi de plus en plus acte de présence sur le marché de l'exportation depuis qu'elle s'est équipée en moulins.

Hélène Laurandel