L'Observatoire des prix éclate la marge brute
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La marge nette de la grande distribution est très variable d'un rayon à l'autre.Pour 100 € de ventes en hypermarchés ou supermarchés, elle varie de 5,90 € pour le rayon volaille à - 1,90 € pour la boucherie, qui présente de fortes charges de personnel. C'est ce que nous apprend le rapport 2012 de l'Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires, approuvé à l'unanimité par l'ensemble des membres du comité de pilotage, qui s'est efforcé d'aller jusqu'à la marge nette moyenne dans cinq rayons sur sept grandes enseignes. Le rapport décompose également la dépense alimentaire nationale en valeurs ajoutées.
Sur 100 € de produits alimentaires achetés, seulement 7,60 € vont à l'agriculture et la pêche et 11 € reviennent aux IAA. Loin derrière le commerce (21 €), les services (20 €) et les importations (27 €). Des résultats obtenus parce que « depuis deux ans, au sein de l'Observatoire, les professionnels se parlent », se félicite Philippe Chalmin, président de l'Observatoire. Mais pas forcément dans leurs négociations au quotidien. C'est en tout cas ce que relevait le gouvernement lors de la table ronde qui s'est tenue le 21 novembre au sujet des relations entre producteurs, transformateurs et distributeurs. Pour le ministre délégué à l'agroalimentaire, Guillaume Garot, « les relations commerciales dégradées au sein des filières agroalimentaires sont destructrices. Il faut restaurer du dialogue et de la concertation pour enclencher une dynamique positive ». De son côté, Benoît Hamon, ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire, a constaté qu'« au moment où les négociations commerciales sont en cours pour l'année 2013, les règles du jeu sont mal respectées : non-respect des règles de transparence, mise en place de garanties de marges pesant sur les fournisseurs, difficulté à partager équitablement entre les acteurs économiques les effets des variations des prix des matières premières ».
« L'urgence aujourd'hui, c'est d'appliquer, de respecter et de faire respecter la LME, et nous y mettrons les moyens nécessaires », poursuit-il. Une mission créée spécialement, conjointe de l'Inspection générale des finances et du Conseil général de l'agriculture, de l'alimentation et des espaces ruraux, devra rendre ses conclusions d'ici à mai 2013, pour servir de base aux évolutions réglementaires nécessaires.
Renaud Fourreaux
Pour accéder à l'ensembles nos offres :