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Le pain industriel, chaud devant !

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La part de la production de pain issue de l'industrie agroalimentaire progresse d'un demi-point chaque année. « C'est même aujourd'hui près du tiers des volumes de pains produits qui provient des boulangeries industrielles », indique le bureau d'études économiques Xerfi. Entre 2000 et 2011, le chiffre d'affaires des industriels de la boulangerie, de la viennoiserie et de la pâtisserie, réalisé aux deux tiers sur les ventes de pain, a augmenté de 48,6 %, à 5,6 milliards d'euros.

Les prochaines années s'annoncent moins heureuses, la demande se tassant légèrement. Surtout, le poids des matières premières et approvisionnements, qui était redescendu progressivement à 29,6 % du chiffre des industriels en 2011, repart à la hausse. Le cours du blé a en effet grimpé de plus de 35 %, depuis le début de l'année. Mais sous la pression des centrales d'achat de la grande distribution (qui représente 54 % de leurs débouchés), les industriels de la panification devront toutefois modérer leurs revalorisations tarifaires.

Pour tirer leur épingle du jeu face aux marques de distributeurs, les industriels n'ont souvent d'autres choix que de lancer « à un rythme soutenu des nouveaux produits basés sur la praticité, l'originalité des recettes et la qualité nutritionnelle des produits ». Xerfi cite ainsi Pasquier, qui a mis récemment sur le marché quatre références de brioches riches en fibres, en céréales et en oméga 3. Une stratégie reposant sur le quitte ou double puisque les consommateurs sont plutôt enclins à se rabattre actuellement sur des produits de moins bonne qualité, moins diversifiés ou moins élaborés.

L'industrie de la panification, déjà structurée autour de groupes puissants (Barilla, Vivescia, Limagrain...), poursuit ainsi sa consolidation pour « peser davantage dans les négociations avec les centrales d'achat ».

Xerfi révèle ainsi que les cinq premières sociétés du secteur, qui représentaient 43,6 % du chiffre d'affaires d'un échantillon sélectionné en 2005, en réalisaient 48,8 % en 2010. C'est sans compter les reprises récentes de Brossard par Jacquet (Limagrain) et de BCS par le groupe mosellan Neuhauser.

Renaud Fourreaux

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