Le tournesol fait tache d'huile

L'huile de tournesol devrait profiter de la croissance attendue concernant les huiles végétales au niveau mondial d'ici 2015-2020. La prise en compte des critères de durabilité au niveau de la production joue également en sa faveur selon les intervenants à un colloque organisé par l'Inra. Si le débouché alimentaire, à ce jour toujours majoritaire dans les usages (voir infographie), devrait rester prépondérant, les utilisations à des fins non alimentaires sont appelées à se développer.

Les contraintes réglementaires et les incitations gouvernementales vont booster les bioproduits dans les prochaines décennies. Le tournesol oléique, élément moteur dans la filière alimentaire et qui va progresser encore, est également un facteur déterminant pour développer les nouveaux besoins des marchés. Des programmes européens sont en cours avec le projet Vosolub dans la continuité d'Ibiolab, terminé en 2009, et qui a travaillé sur les biolubrifiants à partir d'huile à haute teneur en acide oléique. Sur un plan réglementaire, l'Union européenne a donné des mandats de normalisation au comité européen de normalisation sur les bioproduits, afin d'apporter un cadre réglementaire et standardisé pour un meilleur taux de pénétration de ces produits. Le marché pourrait se monter à 15 Mt de bioproduits en 2030.

Par ailleurs, la modifi cation des profils des tournesols oléiques permet d'améliorer la stabilité de l'huile à forte température pour un usage industriel. Des variétés ayant ces profils modifiés pourraient être produites. En outre, la demande croissante de produits alimentaires enrichis en stérols végétaux pourrait être favorable aux phytostérols dont l'huile de tournesol est riche. Ceux qui la composent ne favorisent pas le cholestérol. Enfin, les coques de tournesol voient leur valorisation à des fins énergétiques (combustion en chaudière) progresser. Quant au tourteau, la généralisation en cours du décorticage en France va améliorer sa valeur protéique. Il pourra alors être mieux valorisé auprès des fabricants d'aliments.

Hélène Laurandel