Le blé français fauché dans son élan
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«Pas mieux qu'une année moyenne. » C'est en substance le qualificatif donné par FranceAgriMer à la récolte céréalière à venir, qui s'annonçait encore bonne il y a quelques mois. Surtout, le 11 mai dernier, le directeur de l'animation des filières pour l'établissement public, Christian Vanier, admettait que les quinze prochains jours allaient être déterminants pour l'impact sur le rendement, présumant l'arrivée de phénomènes irréversibles au stade du remplissage des grains.
Si FranceAgriMer assure ne pas être capable de transformer, l'« inquiétude sur l'état végétatif », en perte de rendement, Agritel s'y est risquée. Et la société de conseil n'y va pas de main morte : 63,1 q/ha pour le rendement de blé tendre (- 13 % en moyenne, jusqu'à - 19 % en Poitou-Charentes et - 17 % en Ile-de-France et en Picardie). Un chiffre inférieur aux niveaux déjà très bas de 2003 et de 2007. La production attendue par Agritel est donc certes en net retrait, à 31,65 Mt, mais pas historiquement basse, grâce à des surfaces de blé évaluées à plus de 5 Mha par FranceAgriMer. Du coup, Agritel estime que la France ne pourra exporter en 2011-2012 vers les pays tiers que 6 Mt de blé (contre 12,8 Mt prévues cette campagne par FranceAgriMer). Un retrait du marché qui pourrait être compensé par le retour des producteurs de la mer Noire sur le devant de la scène. L'embargo russe sur les exportations pourrait même être levé plus tôt que prévu, avant le premier juillet. Offre et demande agricole s'interroge tout de même sur les capacités logistiques de la Russie. Partout dans le monde, les incertitudes restent grandes. Ainsi vont les tensions.
Renaud Fourreaux
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