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Carburer contre les GES

Vialim

Réduire encore les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la nutrition animale, c’est possible, notamment en changeant de carburant.

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La loi énergie-climat, adoptée par l’Assemblée nationale le 11 septembre et par le Sénat 15 jours plus tard, fixe l’objectif d’une neutralité carbone en 2050. Et la stratégie nationale bas carbone chiffre à 37,5 % la baisse des gaz à effet de serre des véhicules d’ici 2030. Les industriels de la nutrition animale en sont conscients et agissent sur leurs émissions de GES. Ils l’ont fait savoir lors de la dernière assemblée générale de Nutrinoë, le 3 juillet à Brest. « En Bretagne, nous sommes à près de 16,5 % de baisse de GES par kilo d’aliments pour animaux produits en 15 ans », explique Hervé Vasseur, président de l’association. Elle intègre non seulement le stade de la production (choix des matières premières, formulation, process) et de l’élevage (réduction de l’indice de consommation et des rejets), mais aussi les transports. Ces derniers représentent en effet 7,4 % des productions de GES (7 % pour la route, 0,4 % pour le ferroviaire).

Dans le cas des camions, le premier levier est le véhicule lui-même. Le passage du parc des camions vers la norme Euro 6 a déjà permis de réduire drastiquement les émissions de NOx. Du côté des autres émissions, les actions sont en cours.

En route vers un mix énergétique des transports

Pour Benjamin Simon, l’avenir est d’ailleurs au mix énergétique des transports. Responsable de la mobilité durable chez GRDF (Gaz réseau distribution France), il estime que la technologie du gaz naturel vert (GNV) est désormais mature et qu’elle assure des autonomies de 400 à 1 000 km selon les véhicules et leurs usages, avec des puissances et des couples quasiment équivalents aux standards diesel pour des consommations équivalentes. Le coût d’achat du camion est supérieur de 20 % (19 t) à 30 % (44 t) à celui d’un véhicule diesel, même si le carburant est moins coûteux (0,75 à 0,95 €/kg HT, selon le volume délivré par la station). Le bilan CO2 peut aller jusqu’à  20 %. Les stations sont publiques (environ 100 en France, 250 en objectif d’ici trois ans), privées ou multi-acteurs (200 000 à 600 000 € d’investissement). L’une des pistes est probablement le biométhane, qui représente déjà 12 % du GNV consommé en 2018. Selon Benjamin Simon, 1 GWh de biométhane permet d’alimenter trois poids lourds sur une année. Pour François Cholat (Maison Cholat), qui a déjà un camion gaz pour la livraison de farines aux boulangers de Grenoble, le coût sur 7 ans équivaut à celui d’un camion diesel à partir de 50 000 km/an avec un impact amélioré de 520 € pour 60 000 km par an.

Avril propose de son côté l’Oléo 100, carburant composé à 100 % d’esters méthyliques d’acides gras de colza, avec un même coût d’usage que le gazole. Réservé aux flottes professionnelles disposant d’une logistique d’approvisionnement spécifique et de leur propre capacité de stockage, il est autorisé depuis le 29 mars 2018. Nécessitant l’installation d’un kit rétrofit constructeur qui est pris en charge pour l’instant par le fournisseur, ce carburant peut être produit dans 5 des 7 usines du groupe : Grand-Couronne, Montoir-de-Bretagne, Bassens, Sète et Le Mériot. Avril prend aussi en charge le nettoyage de la cuve de l’entreprise avant la première utilisation ou met une cuve à disposition pour la durée du contrat.

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