Login

Bourgogne Franche-Comté Le jeu des alliances

Dans un contexte porté par une culture partenariale forte, l'idée d'une grande structure coopérative interrégionale finira-t-elle par voir le jour dans une région qui s'est dotée de moyens pour l'export de céréales et qui s'engage dans une nouvelle politique d'innovation ?

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Grande aire géographique contrastée, la Bourgogne-Franche-Comté se singularise par un caractère très rural. L'agriculture y tient une place de choix. Ainsi, en Bourgogne, elle participe à la valeur ajoutée régionale à hauteur de 4,1 %, alors que la contribution de l'agriculture à la valeur ajoutée nationale se monte seulement à 1,7 %. Le territoire bourguignon est occupé à hauteur de 58 % par des surfaces agricoles, avec un tiers de la surface agricole utile en céréales, un tiers en prairies permanentes et pour 32 % par la forêt. Quant à la Franche Comté, plus boisée et historiquement laitière, elle connaît une politique de diversification de ses productions depuis vingt ans avec, à ce jour, plus de 20 % de sa surface agricole utile en céréales.

Entre l'animal et le végétal

Une diversité de productions et de filières sous le signe de la qualité caractérise ces régions entre l'animal (viande et lait) et le végétal (grandes cultures, vignes, chanvre, légumes, fruits, fleurs et arbres de Noël). La conversion vers le bio connaît un franc succès, toutefois ralentie aujourd'hui par les cours élevés en conventionnel. D'ici à deux ans, ce sont 7 000 ha qui devraient être convertis rien que pour la Franche-Comté.

Si le paysage de la distribution agricole et surtout de la collecte, est dominé dans son ensemble par la coopération, le voisin Soufflet Agriculture a une présence marquée dans une bonne partie de la région, notamment dans l'Yonne. Il collecte ainsi au total 850 000 t sur les plus de 4,7 Mt de céréales et d'oléoprotéagineux des deux régions. Soit 18 % de parts de marché pour les départements couverts (Yonne, Côte-d'Or, Nièvre, Saône-et-Loire, Haute-Saône et Jura). « C'est principalement le développement des malteries de Polisot et de Brazey qui a favorisé notre extension », explique-t-on chez Soufflet. Et depuis, la cessation d'activité des établissements Bach, dont les créanciers vont d'ailleurs être indemnisés plus de vingt ans après, « nous nous sommes imposés comme la principale alternative aux coopératives ».

De leur côté, les plus petites structures coopératives et les négoces du territoire tiennent à tirer leur épingle du jeu en jouant sur la réactivité, valeur sacrée, le relationnel avec les agriculteurs (et les salariés) et, pourcertains, des marchés de filière. Ces régions ont réussi à s'ouvrir à l'export pour plus de la moitié des céréales collectées grâce à des installations fluviales mises en place ces dernières années, souvent de façon multipartenariale comme dans le cas du port de Pagny.

Pôle de compétitivité Vitagora

Une mutualisation qui imprègne d'autres grands domaines d'activité tels que la meunerie, l'alimentation animale ou l'approvisionnement, tout en concernant certes essentiellement les principaux opérateurs coopératifs. Débouchera-t-elle à terme sur une grande structure coopérative interrégionale, idée récurrente et chère à Pierre Guez, dirigeant de Dijon céréales ? En attendant cette éventualité qui ne fait pas forcément l'unanimité chez tous ses confrères, la région fait un autre pari, celui de l'innovation avec son pôle de compétitivité Vitagora.

DOSSIER RÉALISÉ PAR HÉLÈNE LAURANDEL

Sommaire

Le jeu des alliances

    A découvrir également

    Voir la version complète
    Gérer mon consentement