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L'accompagnement est incontournable afin d'assurer au mieux la relève familiale. Il s'est étoffé avec l'émergence de services proposés par les réseaux économiques, de clubs de jeunes dirigeants ou de nouveaux lieux de réflexion.

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La première personne vers laquelle un dirigeant de PME ou TPE va se tourner pour aborder le sujet sensible de la cession de son activité est son expert-comptable. Cependant, l'évaluation financière de l'entreprise et sa valorisation ne font pas tout. Il s'agit également d'avoir « un futur dirigeant, de l'argent pour racheter l'entreprise et de l'argent pour la faire tourner », avance Loïc Poirier, DG du réseau de négoces Impaact. Dans le cas d'une transmission familiale, on sent bien, notamment à travers les témoignages recueillis, que tout est fait pour que la procédure se déroule le plus sereinement possible. Il n'y a pas de modèle unique car chaque entreprise a son histoire.

Côté législatif, des dispositions comme le pacte Dutreil sont là pour favoriser cette transmission. La loi Pacte en projet, et qui a été adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale, devrait apporter quelques facilités supplémentaires. Pour Lionel Cappelletti, expert-comptable, l'établissement d'une juste valorisation d'une entreprise requiert « de réaliser un bon diagnostic de la société sous un aspect qualitatif, ressources humaines, système d'information, management... et de son environnement, notamment concurrentiel, et de modéliser un business plan pour analyser la capacité à sortir du cash-flow. » La valeur économique établie va être nuancée par le niveau d'endettement. Et par la capacité à rembourser du repreneur, qui ne peut s'étaler au-delà de sept ans, délai maximal le plus souvent accepté par les banques. « Une fois des fourchettes de valorisation établies, on entre dans la négociation du prix qui doit reposer sur un minimum de considérations économiques et financières pour que la reprise reste viable », ajoute Lionel Cappelletti. L'idée forte est d'assurer en effet la pérennité du négoce transmis. Un minimum d'accompagnement du repreneur par l'ancien dirigeant est également recommandé.

De l'accompagnement financier

Aussi, une transmission s'anticipe. Plusieurs formules d'accompagnement sont aujourd'hui mises à disposition des négociants pour que cette période charnière se passe au mieux. La contribution des interlocuteurs habituels de l'entreprise, tels l'expert-comptable, voire le fiscaliste ou l'avocat d'affaires, le notaire, peut être complétée par celle d'un consultant d'un cabinet spécialisé dans la transmission, option prise par le groupe Vaesken (lire p. 31). Les fédérations régionales du négoce comme le Naca, qui avait fait de la transmission le thème de son congrès en 2015, sont des sources de contacts de consultants. Les réseaux économiques de négoces proposent aussi leur appui. La filiale d'ingénierie financière d'Actura, Actura Finance, réalise des évaluations d'entreprise, tâche enrichie par sa base de données, et délivre son expertise sur le volet du financement. « Nous pouvons alors être complémentaires du travail fait par l'expert-comptable. Nous apportons un autre regard sur le financier avec des solutions adaptées à chaque entreprise », explique Pascal Blateau, secrétaire général d'Actura. Au-delà de l'analyse et d'un plan d'action financier, Actura Finance peut participer au financement de la reprise du négoce par un emprunt obligataire ou une participation temporaire au capital.

Une formation jeunes dirigeants

Un accompagnement financier que le réseau Impaact met aussi à disposition de ses négoces membres sous forme de prise de participation, par exemple, dans le cadre de tout un ensemble de services, tels l'analyse du candidat, l'ingénierie financière, l'accès facilité aux banques grâce à des accords passés. Ce réseau s'appuie sur des cabinets d'expertise comptable (Concerto), d'avocats, d'assurances. Il complète son offre par un volet formation à travers Impaact Académie. La formation jeunes dirigeants, lancée en 2014 et réitérée en 2017, se déroule sur vingt journées et mobilise une douzaine de jeunes dirigeants, en poste ou à venir, amenés à produire un mémoire prospectif sur leur entreprise. Une nouvelle promotion est prévue en 2019-2020.

Des jeunes négociants qui peuvent également se retrouver dans un club comme celui de Négoce Expansion (lire p. 28), qui se réunit plusieurs fois par an autour de thématiques comme la transmission en recevant, par exemple, des enseignants-chercheurs de la chaire Entrepreneuriat familial et société, créée au sein de l'école Audencia à Nantes.

Un levier de dialogue

Cette chaire peut être une source d'inspiration. Négociant en Ille-et-Vilaine, Jean-Yves Moisdon a participé à ses travaux (lire ci-contre). « Nous abordons la question de la légitimité du successeur familial et de son émancipation par rapport aux parents en partageant le fruit de nos recherches et en réalisant des études de cas dans les entreprises », explique Miruna Radu-Lefebvre, fondatrice de cette chaire, forte de sept professeurs (lire p. 26). Divers supports sont mis en oeuvre : publications, conférences, ateliers, dont un atelier théâtre qui travaille sur les émotions des cédants et des successeurs et est « un excellent levier de dialogue et de compréhension. Les participants viennent souvent en famille. » Une formation a été lancée depuis octobre dernier, destinée aux jeunes repreneurs de tout secteur d'activité amenés à présenter leur projet au sein de l'entreprise familiale devant un jury et les parents. Des jeunes qui, dans le cadre de la famille du négoce agricole, s'impliquent fortement et apportent une contribution très active (lire p. 30-31) pour que la structure familiale reste sur les rails demain. n

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