2019 : l'année de tous les dangers
2018 aura été marquée par les discussions autour des EGalim et la loi alimentation.En 2019, premières mises en application et bouleversements des activités s'annoncent.
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Des débats et négociations qui tournent au vinaigre... Si l'enthousiasme était de mise au lancement des EGalim il y a maintenant plus d'un an, la tournure de la loi alimentation promulguée le 1er novembre déçoit et indigne. Les métiers de distributeurs, mais aussi d'OS des coopératives et négoces, se retrouvent visés par plusieurs articles et annoncent de profonds bouleversements des activités. Première disposition appliquée dès ce 1er janvier 2019, la fin des 3R, ces fameux remises, rabais et ristournes. Suivra dès ce printemps la prise en compte d'indicateurs de prix ou de coûts de production dans les contrats, dans le cadre de l'article 1er. « Le chantier, déjà en cours, consiste à travailler avec l'ensemble de la chaîne pour trouver des indicateurs de prix et de coûts de production pertinents et pas déconnectés. Il va falloir les valider au sein des interprofessions dans les prochaines semaines », explique Damien Mathon, qui aura été de tous les débats en 2018, avant de laisser la main à Isabelle Guédra en 2019.
Séparation à hauts risques
Le gros chantier de 2019 pour la distribution sera bien évidemment la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires, toujours à l'état de projet d'ordonnance. La loi prévoit son application au 1er janvier 2020, avec un possible calendrier dérogatoire jusqu'en 2022. La déstructuration des démarches de filières est pointée du doigt : « Comment voulez-vous que, d'un côté, je développe des filières vertueuses avec McDo, Saint-Michel, Lu ou Heineken, si vous me coupez le conseil aux agriculteurs ? », s'emportait Jean-Michel Soufflet, en novembre dernier. Tout comme la fragilisation des entreprises qui en découlera. Mais même si cette disposition est appliquée un an après celle des 3R, « c'est bien leur articulation qu'il faut réussir à appréhender car elles vont bouleverser l'activité en profondeur », insiste Damien Mathon. De manière globale, l'accumulation de ces dispositions inquiète : « Peut-on sérieusement imaginer qu'en séparant le conseil de la vente pour les produits phytos, en interdisant les 3R, et en augmentant fortement la redevance de pollution diffuse, nous allons rendre nos exploitations agricoles plus compétitives ? C'est sûr que non, c'est le producteur qui va payer », argue Frédéric Carré, président de la FC2A. Enfin, d'ici mai 2019, une ordonnance détaillant les mesures pour l'application de l'article 11 sur les relations coopératives-adhérents sera proposée. 2019 sera bien l'année de tous les dangers.
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