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Pour répondre au marché

Denis Mauny, du service agro (à gauche), Jean-Paul Moreau, directeur appro et chef de marché semences, chez Soufflet Agriculture, et Fabrice Bourjot, des Moulins Soufflet, lors de la présentationde la plateforme Soufflet de l'Aube, en juin 2017.Le mélange de variétés de blé, proposé aux clients de Soufflet pour les semis de l'automne 2017, était composé de cinq variétés BPS.B. CAILLIEZ

Le groupe Soufflet a lancé à l'automne 2017 son premier mélange de variétés de blé, un mélange meunier produit au champet destiné exclusivement aux Moulins Soufflet.

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Le groupe Soufflet a surpris tout le monde en annonçant, en juin dernier, sa décision de proposer à ses clients agriculteurs de produire un mélange de cinq variétés de blé, qu'il a savamment concocté, le MMS 2018. C'est surtout lorsqu'il a précisé que ce mélange avait vocation à être utilisé par ses propres moulins, les Moulins Soufflet, qu'il a étonné l'ensemble de la filière. Si les producteurs de blé ont souvent cherché à cultiver des associations de variétés pour tenter de réduire les intrants ou pour d'autres raisons, les meuniers y étaient jusqu'à présent, toujours fermement opposés. Ce ne sera peut-être plus le cas dans les années à venir. D'autres groupes suivront peut-être la voie de Soufflet.

MMS 2018 signifie « mélange meunier Soufflet » récolte 2018. Un « MMS 2019 » est déjà mis au point et sera proposé aux agriculteurs pour les semis de l'automne 2018, donc pour la récolte 2019.

Un mélange « meunier »cultivé au champ

« Notre objectif en demandant aux agriculteurs de produire notre mélange est de mieux maîtriser la régularité des farines », a expliqué Fabrice Bourjot, responsable développement blé aux Moulins Soufflet, lors de la présentation de cette nouvelle stratégie aux obtenteurs et aux agriculteurs, le 16 juin dernier, à Lhuître sur la plateforme d'essais variétés de Soufflet Agriculture dans l'Aube. « Jusqu'à présent, nous demandions aux producteurs de cultiver les variétés pures. Nous réalisions ensuite le mélange voulu, en interne à partir des lots récoltés, poursuit le responsable. Mais au moment de la moisson, pour des raisons de logistique, nos sites de collecte sont capables d'alloter en même temps, plusieurs variétés de blé, mais pas autant que nous souhaiterions. Résultat, des lots de variétés se retrouvent mélangés, et ce mélange n'est pas forcément celui que nous aurions optimisé. Pour pallier cette difficulté, nous avons pensé que si le mélange était directement cultivé au champ, dans les proportions que nous avons choisies précisément, la qualité des lots, et donc des farines, serait beaucoup plus régulière. »

Un contrat filière spécifique

« Le mélange MMS 2018 est composé de cinq variétés meunières BPS, Absalon, Calumet, Fructidor, Némo et Oregrain, a détaillé Denis Mauny, responsable des semences au service agro de Soufflet Agriculture, au moment du lancement. Ce mélange a été subtilement étudié. Sur le plan agronomique, nous n'attendons pas de baisse particulière des intrants. C'est également une solution qui présente un potentiel de rendement équivalent à 100 % des variétés qui composent le mélange, pas plus, ni moins. »Côté pratique, c'est Soufflet Agriculture qui a réalisé le mélange pour les agriculteurs, dans des proportions qu'il n'a pas dévoilées. La vente de mélanges de semences n'étant pas encore autorisée en céréales à paille, il fallait que l'entreprise trouve une solution pour proposer des contrats de production à ses clients agriculteurs. « Nous avons vendu les semences certifiées des cinq variétés concernées aux agriculteurs et assuré pour leur compte, le mélange sous forme de prestation, précise Jean-Paul Moreau, directeur approvisionnements et services et chef de marché semences Soufflet Agriculture.Ces mélanges sont proposés uniquement dans le cadre d'un contrat filière MMS 2018. » Il ne cache pas qu'il aimerait voir la législation sur les mélanges se clarifier le plus rapidement possible. « La démarche qui constitue un galop d'essai pour le groupe, a été très bien accueillie par les agriculteurs », a-t-il indiqué. Soufflet Agriculture avaitévoqué l'été dernier, la volonté de proposer des contrats MMS 2018, pour plusieursmilliers d'hectares.

DOSSIER RÉALISÉ PAR BLANDINE CAILLIEZ

B. CAILLIEZ

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