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Rhône-Alpes Le circuit local au sommet

Coopératives et négoces capitalisent sur un territoire diversifié et de qualité et sur une population dense et solvable, dans le but d'être présents de l'assiette jusqu'au consommateur.

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De la Bresse et ses fameuses volailles, aux portes de la Provence assaisonnée d'huile d'olive, des élevages du Forez jusqu'au plus profond des vallées alpines regorgeant de fromages, Rhône-Alpes arrive en tête des régions françaises par la diversité de ses productions, qu'elles soient végétales ou animales, et par l'hétérogénéité de ses surfaces d'exploitation. Une mini France en quelque sorte. Et au milieu, une population citadine largement concentrée dans le sillon rhôdanien. « A Lyon, on n'avait pas beaucoup d'autres choses que les bugnes, constatait avec humour le grand chef cuisinier, Paul Bocuse, mais les produits arrivent de partout quand il y a des clients capables de payer. » C'est un peu la philosophie des coopératives et des négoces de la région qui ont comme leitmotiv de capitaliser sur ce bassin de consommation dense et solvable, qui jouit de surcroît d'un attrait touristique tout au long de l'année.

1 % de SAU en moins chaque année

« La spécificité régionale n'est pas forcément d'aller vers une agriculture qui exporte, mais qui nourrit la population locale », souligne un observateur local, sachant que la pression urbaine grignote 1 % des terres chaque année. D'où la nécessité pour les coopératives et les négoces de trouver des sources de valeur ajoutée à l'hectare pour les exploitants, en maîtrisant les filières, de la semence jusqu'au consommateur.

Les grandes cultures dans les plaines centrales n'occupent pourtant qu'une place secondaire sur un quart de la SAU, mais essentielle. Les métiers de la collecte, du stockage et de la transformation sont largement concentrés sur un axe Saône-Rhône qui file quasiment en ligne droite vers la Méditerranée. Ils génèrent environ 19 800 emplois équivalents temps plein, auxquels on peut ajouter les 6 200 emplois induits par la production céréalière. Certains vantent des structures à taille humaine. Terre d'Alliances et La Dauphinoise ne sont classées que 28e et 29e dans notre Top 40 des coops sur leurs métiers de base (AD n° 234, janvier 2013). Malgré tout, la coopération pèse fort, à 75 % face aux négociants.

Cependant, ces derniers sont vus comme des gens fins et commerçants, qui arrivent à tirer leur épingle du jeu. D'autres déplorent néanmoins, en Rhône-Alpes, un manque de structuration des acteurs régionaux avec des indépendances qui prennent souvent le pas sur la logique économique. Le secteur de l'appro est par exemple dans une situation loin d'être stabilisée, et devrait connaître très rapidement des remous.

DOSSIER RÉALISÉ PAR RENAUD FOURREAUX

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