Ile - de - France Tous en Seine
Peu de coops et négoces peuvent revendiquer leurs sièges en Ile-de-France, alors que de nombreux collecteurs limitrophes rayonnent sur cette région à caractère périurbain. L'export, de plus en plus par voie fluviale, et la meunerie locale sont en concurrence pour assurer les débouchés de leurs céréales.
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Vu d'avion, qui ne s'est pas étonné de s'apercevoir que Paris est bel et bien au milieu des champs ? On a du mal à l'imaginer, mais l'Ile-de-France qui concentre 18,8 % de la population française sur 2,2 % du territoire métropolitain, possède des espaces agricoles qui occupent encore la moitié du territoire et qui sont à 62 % couverts par les cultures céréalières. Cette spécialisation, bien réelle dès le Moyen Âge, n'a fait que s'accroître au cours des siècles. Ne dit-on pas de la Beauce et de la Brie, spécialisées en blé de meunerie, qu'elles sont les deux mamelles de Paris ? Avec deux millions de tonnes, l'Ile-de-France est la 4e région française en terme de production de blé tendre, trustée à plus de 60 % par la Seine-et-Marne.
L'industrie meunière n° 1 en France
Tout comme la proximité d'un des tout premiers bassins européens de consommation, « la qualité des blés tendres qui y sont produits a notamment favorisé le développement d'une industrie de la meunerie leader sur le marché français », se félicite Jean-François Isambert, président de Coop de France - Ile-de-France. Les secteurs meunier et boulanger sont les deux fers de lance de l'activité agroalimentaire régionale. Deuxième région française productrice de pain et de pâtisserie fraîche, l'Ile-de-France compte plus de 5 000 boulangeries artisanales, qui s'évertuent à sustenter des consommateurs particulièrement exigeants. Autre atout : la région parisienne bénéficie d'un axe fluvial, la Seine, sur les boucles de laquelle de nombreux points de chargement permettent d'amener un flux conséquent de grains à Rouen à un coût compétitif. La voie d'eau est un mode d'expédition qui enfle d'année en année. Et ce n'est pas fini. Un certain nombre d'OS investissent dans des installations sur la Seine.
Le réseau régional de collecte est pourtant peu développé, mais « il y a un paquet d'ATC sur le terrain », fait savoir Jacques Coullon, directeur des filiales du groupe Agridis-Holdis, donc d'Agri Alternative et de la SAS Thomas. Les régions limitrophes, avance Passion céréales, jouent en effet un rôle significatif, prenant en charge les trois quarts d'une collecte de céréales et d'oléoprotéagineux de plus de 3 Mt. Ainsi, les coopératives agricoles présentes dans les Yvelines, parmi lesquelles Sevépi, la Scael et Ile-de-France Sud, ont toutes leur siège hors du département, à la suite du mouvement de concentration engagé depuis les années 1990. Selon FranceAgriMer, la collecte régionale est engrangée aux deux tiers par des coopératives, le reste étant dévolu à Soufflet et à quelques négociants des réseaux Krysop et Agridis. Ces derniers jouent un rôle plus limité, mais en proposant des structures très légères et un schéma de distribution voire de collecte assez direct, ils correspondent bien à une cible spécifique de céréaliers de la région, stockeurs et indépendants.
Une agriculture pas mal-aimée
Enfin, en Ile-de-France plus qu'ailleurs, les OS mettent un point d'honneur à favoriser le « vivre ensemble » pour ne pas froisser une population en quête d'espaces de vie aux portes de Paris. Ce n'est peut-être pas pour rien que, selon une enquête réalisée en 2011 par ViaVoice pour Passion céréales, les Franciliens ont, à 74 %, une opinion positive de la culture céréalière. « Les Franciliens veulent que l'agriculture persiste », affirme le DG de Sevépi. Un atout à cultiver.
DOSSIER RÉALISÉ PAR RENAUD FOURREAUX
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