Tessenderlo met en lumière son inhibiteur de solaz « vertueux »
Le Thio-Sul, présenté jeudi 4 décembre sur le site de production de Tessenderlo Kerley à Grand-Quevilly (Seine-Maritime), est depuis l’an dernier homologué comme double inhibiteur de volatilisation et de nitrification.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Utiliser des inhibiteurs pour réduire les pertes d’azote minéral – issu de l’urée et la solution azotée – dans l’environnement apparaît de plus en plus nécessaire. « Jusqu’à présent, le calcul des doses d’azote incluait les pertes par volatilisation. Avec les nouvelles réglettes azote, c’est fini. Le calcul n’inclut plus les pertes, ce qui va obliger les agriculteurs à réduire le nombre d’unités apportées et les inciter à employer des inhibiteurs », explique Régis Muteau, agronome de l’entreprise Tessenderlo Kerley. Il s’exprimait, le 4 décembre, sur le site de production français du double inhibiteur Thio-Sul, à Grand-Quevilly (Seine-Maritime).
Mis en service depuis 2017, le site dispose d’une capacité de production de 112 000 t d’une formule très concentrée de thiosulfate d’ammonium utilisée pour additiver la solution azotée (à 86 % d’unités massiques de soufre). Un produit qui a obtenu en juillet 2024 une extension d’autorisation de mise sur le marché en tant que double inhibiteur de volatilisation et de nitrification.
Compatible avec la fertilité biologique
Le Thio-Sul est présenté comme pouvant réduire les besoins en unité d’azote de l’ordre de 20 %, voire plus (environ 20 % par volatilisation et 18 % en moyenne pour le lessivage). Il se distingue par sa composition assez simple « qui est très bien tolérée par le vivant et le microbiome des sols, assure Régis Muteau. Les plantes contiennent naturellement du thiosulfate, poursuit-il. Par ailleurs, le thiosulfate est un antioxydant et cet effet est particulièrement recherché pour améliorer la santé des sols. Des agronomes qui surveillent le potentiel redox des sols utilisent le Thio-Sul pour cet effet spécifique. L’apport d’un antioxydant va en outre jouer favorablement sur la biodisponibilité des oligoéléments comme le fer. »
Changer de paradigme
Pour déployer le Thio-Sul sur le terrain en tant qu’inhibiteur, un accompagnement agronomique est toutefois nécessaire. « Il y a un effet retard à prendre en compte. Cela veut dire qu’on doit revoir les pratiques et dans certains cas fractionner moins l’azote ou l’apporter plus tôt, pour éviter tout rendez-vous manqué de la culture avec l’azote, insiste Régis Muteau. Par ailleurs, le produit apporte du soufre, et les doses méritent d’être ajustées selon le type de sol, ou les cultures. On doit passer à une fertilisation sur mesure. »
Pour accéder à l'ensembles nos offres :