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Export de céréales Le Moyen-Orient, nouvel eldorado ?

De par leur forte dépendance aux importations de céréales, les régions d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient représentent une opportunité à l’export pour la filière céréalière française.

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En 2024, la filière française a exporté 25,3 Mt de céréales, dont 66 % vers l’Europe, 12 % vers l’Asie, 12 % au Maghreb, 7 % en Afrique subsaharienne, 2 % en Amérique et 1 % au Proche et Moyen-Orient. Cette activité a généré un chiffre d’affaires de 6,8 Mds€ pour le pays. Le blé tendre est de loin le produit le plus exporté (14,2 Mt) devant l’orge (5,6 Mt) et le maïs (4,1 Mt).

9 millions d’habitants en plus par an

Pour la filière céréalière française, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient constituent un secteur stratégique à l’export. « Chaque année, cette région importe 54 Mt de blé tendre », a rappelé Roland Guiragossian, responsable Égypte et Moyen-Orient chez Intercéréales, à l’occasion de la 16e matinée export organisée par la filière, le 19 mars, à Paris. Pour les 570 millions habitants vivant dans cette zone, le blé reste la « protéine la plus accessible ». « Avec une population qui croît de plus de 9 millions par an, les importations sont vitales pour la sécurité alimentaire de ces pays », poursuit l’expert. Ils consomment d’ailleurs, en moyenne, « trois à cinq fois plus de blé que les Français ». L’Algérie arrive en tête, avec 240 kg de blé par habitant et par an.

La dépendance aux importations varie ainsi de 60 % pour l’Égypte jusqu’à 100 % dans les pays du Golfe Persique, en passant par 80 % en Algérie. Quant au Maroc, « la dépendance est comprise entre 30 et 70 % selon les années », a indiqué Mohammed Sadiki, ancien ministre de l’Agriculture du Maroc, invité à l’évènement. Si, auparavant, « l’origine française représentait 60 % des approvisionnements, la concurrence avec les pays de la mer Noire se fait de plus en plus rude ». C’est d’ailleurs le cas pour l’ensemble de l’Afrique du Nord, et en particulier de l’Algérie. D’où le regain d’attention portée au Proche et Moyen-Orient.

Le hors-sol pas rentable

Face à l’augmentation des sécheresses et au recul des terres arables grignotées par l’urbanisation, l’Égypte et l’Algérie ont fait le choix de « verdir » leurs déserts pour produire blé dur et orge. Mais, en plus d’être coûteux, ces grands plans posent question du point de vue environnemental, que ce soit pour la recharge des nappes phréatiques ou la salinité des terrains. Dans le golfe Persique, des investissements très lourds sont réalisés en aquaponie et hydroponie, à destination des cultures à forte valeur ajoutée. Mais « la production de céréales hors sol n’est pas encore rentable », rapporte Stéphane Jézéquel, directeur scientifique d’Arvalis.

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