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Une campagne favorable à la postlevée

Le segment des herbicides de postlevée a progressé de trois points en un an, atteignant 78 % des surfaces traitées.

La baisse des surfaces et la hausse de l’usage des herbicides de postlevée sont les deux tendances de cette campagne 2025, marquée par des conditions sèches lors des semis.

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En 2025, la surface totale de maïs cultivée avoisine les 2,8 Mha, en baisse de 2 % par rapport à l’an dernier. En cause ? Une diminution des surfaces de maïs fourrage (- 55 000 ha selon Agreste) qui n’a pas été compensée par la hausse des surfaces en maïs grain (+ 7 000 ha).

Cette année encore, la proportion de surfaces traitées est importante, avec un taux de 94 %. Le nombre d’hectares déployés grimpe à 7,9 Mha (+ 4 %). Et le nombre moyen de passages a augmenté pour s’établir à 1,51 en moyenne. « Le coût du désherbage a progressé de 10 % en deux ans pour atteindre 81 €/ha », présente Marine Denniel, chef marché maïs chez Syngenta.

BASF, nouveau leader

En raison des conditions sèches au moment des semis sur une grande partie de la France, le tout-en-pré a reculé de trois points et représente désormais 22 % des surfaces traitées. Malgré cela, la prélevée reste dynamique : 60 % des surfaces traitées ont reçu au moins un traitement en prélevée.

L’arrêt du S-métolachlore a entraîné un report massif sur les solutions à base de DMTA-P proposées par BASF. Ce sont l’Isard, un antigraminées contre PSD (panic, sétaire, digitaire) et ray-grass, associable à un antidicotylédones, et le Dakota-P, un antigraminées et antidicotylédones contenant de la pendiméthaline.

« Pour ces deux solutions, le nombre d’hectares traités a progressé d’environ un tiers et atteint près de 1,6 Mha », souligne Nadège Pillonel, responsable marketing maïs, tournesol, soja et protéagineux chez BASF. Cette dynamique permet cette année au groupe allemand de se hisser à la première place du marché des herbicides maïs, devant Syngenta (24 %) et Bayer.

À la suite de l’arrêt du S-méto­lachlore, Bayer s’est positionné avec sa solution Adengo Xtra, à base d’isoxaflutole et de thiencarbazione. La firme a aussi décidé de relancer son herbicide Lagon (isoxaflutole + aclonifen) pour traiter la problématique montante du ray-grass.

Chez Syngenta, l’arrêt du S-métolachlore a entraîné le retrait du marché de ses marques Camix, Dual Gold Safeneur et Mercantor Gold. « À la place, nous avons proposé des solutions à base de mésotrione, comme Calliprime Xtra en prélevée ou Elumis ainsi que Calaris en postlevée précoce, explique Marine Denniel. Utilisés en association avec un chloroacétamide, ils permettent de couvrir un large spectre : antigraminées et antidicots. » Toutes applications confondues, le nombre d’hectares traités avec Elumis s’élève à 390 000 ha.

De son côté, Ascenza propose depuis deux campagnes le rimsulfuron. « En prélevée, nous avons obtenu des résultats intéressants sur ray-grass et mercuriales notamment », indique Laurent Magnant, chef marché céréales et maïs. Pour la prochaine campagne, la firme espère obtenir une autorisation pour l’utilisation en prélevée de son produit Maïsotrione, à base de mésotrione.

« Nous avons bénéficié d’un regain d’intérêt pour l’Alcance SyncTec (clomazone + pendiméthaline) en association avec du DMTA-P afin de renforcer l’efficacité sur graminées et dicots », relève Johanny Guinaudeau, chez FMC Agro. De même, Successor 600 (péthoxamide) a été plébiscité lors de cette campagne, mais a vu son autorisation de mise sur le marché (AMM) retirée. Si le produit reste toutefois utilisable pour la campagne 2025-2026, il est commercialisable uniquement jusqu’au 14 novembre 2025. « Nous avons redéposé un dossier afin de réobtenir rapidement son AMM sur la base de données actualisées », poursuit Johanny Guinaudeau.

Syngenta dynamique en postlevée

Le segment des herbicides de postlevée a crû de trois points, atteignant 78 % des surfaces traitées, malgré l’arrêt fin juin de l’utilisation des produits à base de tritosulfuron. De Sangosse a dû retirer du marché son Biathlon, mais cette suppression a profité au marché des herbicides antidicots à base de prosulfuron et de mésotrione.

Ainsi, Syngenta relève une belle dynamique pour ses produits Peak (prosulfuron) et Casper (prosulfuron + dicamba). En tout, 750 000 ha ont été traités avec ces deux produits. Le marché de ses herbicides antidicotylédones à large spectre, Calaris et Elumis, a bien progressé. Calaris a ainsi été déployé sur 360 000 ha. Contre le liseron, Callisto Plus (mésotrione + dicamba) de Syngenta a fait ses preuves. « Ses ventes ont progressé de 25 % sur la campagne », précise Marine Denniel.

Chez Ascenza, les herbicides complémentaires antigraminées et antidicots, à base de mésotrione et de nicosulfuron (Nicozéa/Maïsotrione) se sont aussi bien vendus. « Ce sont des solutions économiquement intéressantes pour les agriculteurs », promeut Laurent Magnant.

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